f. Les premiers chrétiens

 

A en croire la légende, Marie-Jacobé, sœur de la Vierge, et Marie-Salomé, mère des apôtres Jac­ques et Jean, accompagnées par leur humble ser­vante, Sara l’Egyptienne, auraient été chassées de Palestine et, après avoir traversé la Méditerranée sur une barque sans voile ni rames, auraient accosté, en l’an 48, sur le rivage de Camargue. Saint Trophime, lui, aurait été envoyé en Arles par saint Pierre pour y bâtir la première église.

Rien, n’était le plaisir du récit, ne vient confirmer de telles affirmations, ni celles concernant de nombreux martyrs chrétiens au cours des pre­miers siècles de notre ère, à l’exception de saint Genès à Arles et de saint Victor à Marseille.

Il semble au contraire que le christianisme ne se soit implanté en Provence qu’au début du IVème siècle, c’est-à-dire après la conversion de l’empe­reur Constantin en 312. Dès lors, loin d’être persé­cutée, la pratique de la religion chrétienne fut encouragée et soutenue.

Le nombre des fidèles augmentant rapidement, surtout dans les villes, il fallut multiplier les lieux de culte. Des églises furent construites un peu partout. Certaines ont servi ensuite au moyen âge et même jusqu’à l’époque actuelle.

Les évêchés, eux aussi, se multiplièrent et, avec eux, les évêques et les conciles. Aix, Arles, Mar­seille, voulaient être métropole. Il s’ensuivit une série de querelles sur lesquelles nous ne nous étendrons pas mais qui furent assez vives pour justifier l’intervention du pape.

Plus intéressante est l’apparition du monachisme. Certes, il y avait déjà eu, çà et là, quelques ermites mais la tradition monacale était, jusque-là, atta­chée aux pratiques religieuses des églises d’Orient. Or, au début du Verne siècle, deux importants monastères sont fondés sur le rivage méditerra­néen. Sur l’île de Lérins, en 410, par Honorat et Caprais. Et à Marseille par Jean Cassien, natif des bouches du Danube mais formé en Orient. Isole­ment pour la prière, la lecture ou le travail, vie communautaire pour les offices, il s’agit alors, avant la règle bénédictine, d’une ascèse modérée, ce qui n’empêche pas les moines d’approfondir leurs recherches théologiques, au point que Lérins, devenu un véritable séminaire, fournit plus tard les évêques d’Arles et même Genève.

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