j. La crèche et les santons

 

Les santons («santoun», petit saint) sont les per­sonnages les plus célèbres et les plus attachants de la tradition provençale. Hauts d’une dizaine de centimètres, faits d’argile crue moulée et peinte, ils prennent place dans une crèche que, chaque année, la famille confectionne dans un coin de la pièce commune. Des livres recouverts de papier d’emballage simulent la montagne, un miroir la mer, la mousse les champs, une branche la forêt, du papier d’argent la rivière. Une maison de car­ton bouilli, achetée au village ou fabriquée à la maison, est l’étable abritant la naissance divine.

Les santons, lorsqu’ils furent créés voilà deux siècles par le Marseillais Jean-Louis Lagnel, étaient peu nombreux: Enfant-Jésus, Vierge-Marie, Saint-Joseph, âne, bœuf, et trois rois mages. Mais, très vite, la couleur et l’imagination locales sc sont mises de la partie et la crèche est devenue, depuis, une véritable cour des miracles où se côtoient tous les personnages de la vie traditionnelle provençale, berger et ses moutons, joueur de tambourin, chasseur, femme à la cruche ou à la galette, fileuse, rémouleur, poissonnière, bohémiens. Sans oublier «lou ravi», idiot inoffen­sif qu’on place à la fenêtre de l’étable, ni l’ange Boufareu et sa trompette. André Bouyala d’Ar­naud («Santons et Traditions de Noël en Pro­vence») dresse une liste de plus de soixante per­sonnages et animaux différents!

Il faut noter que la crèche, qui reste dressée dans la maison jusqu’au début février, n’accueille les rois mages que le 6 janvier, jour de l’Epiphanie. Noter aussi que le sapin, d’origine alsacienne, est rarement présent à côté de la crèche.

 

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