d. Grandeur et décadence

 

Au temps des Romains, la Camargue était cou­verte de forêts, alors que le reste de la Provence en était pratiquement privé. Cela explique la fabri­cation à Arles, pour les armées de César, de nom­breux navires de guerre dont le bois de construc­tion provenait, sans nul doute, du delta.

Mais, avec la chute de l’Empire, on a vu que se multiplièrent coups de mains, rapines, invasions. La Camargue, offerte aux pillards du fait de son relief inexistant, en fit les frais la première. Le pays, dévasté, resta pratiquement inhabité jus­qu’au moyen-âge. Puis, avec le retour au calme, les premiers «gardians» firent leur apparition. Leur travail consistait alors à capturer les taureaux sauvages et à les mener à Arles, à fins de bouche­rie. Les mas, solitaires au milieu de la plaine sans fin, se multiplièrent. Le blé et l’avoine furent semés, avec un rendement surprenant. Mais l’homme ne s’y établissait pas volontiers. Seuls les gardians et ouvriers agricoles, surveillés par le «baffle», y passaient l’année. Le maître, lui, vivait à Arles ou à Nîmes, voire à Avignon.

Il faudra attendre la fin du XIXème siècle et le magnifique travail du marquis Folco de Baroncelli­Javon, issu d’une famille de nobles florentins exi­lée à Avignon, pour que le travail de gardians, les fêtes traditionnelles, les manades de taureaux et de chevaux typiquement Camargue, l’usage de la langue et le pèlerinage des Gitans aux Saintes trouvent grâce et dignité aux yeux de la Provence et de la France.

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