Dimanche 24 juin 2012, un peu après midi, dans un bistrot torride de quartier, à deux pas de la grande basilique moderne consacrée aux missions étrangères. Calle General Moscardo. Tiens, encore un général dont j’ignorais l’existence, je devrais aller voir sur internet ses faits de guerre… Il est temps de prendre quelques notes sur ce voyage entamé voilà deux jours et qui semble avoir déjà occupé la moitié d’une vie. Petit résumé des épisodes précédents
Voilà quelques mois, un correspondant se manifeste après avoir accédé au site de Voltaire à Ferney. Il se nomme Patrice H. et se présente comme le grand maître de la loge maçonnique Voltaire « 127 à l’orient de Madrid ». Après quelques échanges de courriels, nous nous parlons par téléphone. Il est parfaitement francophone, avec toutefois un petit accent indéfinissable. J’apprendrai plus tard qu’il est africain. Béninois, pour être précis. Ecrits ou oraux, nos échanges seront toujours un mélange de pompe officielle et d’humour potache emprunté.
Son but : solliciter ma – ou notre – participation au dixième anniversaire de la loge en apportant une image complémentaire ou différente de celle que les frères on – ou n’ont pas – de ce Voltaire dont leur loge porte le nom, dont ils savent qu’il fut intronisé mais dont ils ignorent apparemment que ce fut in extremis, moins d’un mois avant sa mort, et sans grande conviction.
Immédiatement, je songe à alerter et recruter André Magnan. Le plus tendre et le plus savant des voltairiens. De sa lointaine Aquitaine, il me confirme avoir naguère travaillé sur le sujet de Voltaire maçon et souhaiter, à l’occasion de cette invitation madrilène, approfondir sa recherche.
Invitation, oui. Les frères madrilène, bien qu’informés de notre statut de profanes et fiers de l’être, envisagent en effet de nous faire venir à leurs frais, voyage et hébergement. André ne connaît pas Madrid. Marie, sa femme, non plus. Enferrés par le remboursement de leur maison landaise, ils n’ont plus les moyens de voyager. Je vais demander aux frères madrilènes de prendre en charge Marie en plus d’André, et pour plusieurs jours afin de leur permettre de visiter la capitale. Accordé. Patrice propose d’ailleurs le même traitement pour Andrew et Ulla ainsi que pour Rodica, qui ne donne pas suite. Il est vrai qu’à la lecture du premier pompeux programme, cela ressemble un rien à un pensum.
En avril, dernier contact téléphonique avec Patrice, qui part pour un long séjour d’affaires en Afrique. Que fait-il au juste ? Mystère. Puis, fin mai, message d’un autre frère, Bruce P., pour me communiquer les réservations d’avion. Easyjet. Soyons fous mais économes…
Vendredi. Vol attrapé de justesse, pour cause d’une interminable attente au passage de sécurité de l’aéroport, assortie de la découverte, dans mon unique bagage de cabine, d’un magnifique couteau laguiole que j’avais oublié dans ma trousse de toilette, pourtant soigneusement vidée de ses contenus liquides et prohibés…
Un peu avant midi, retrouvailles avec André, Andrew, Ulla et Marie dans le hall de notre hôtel, résidence hôtelière impersonnelle mais pratique, hormis le wi-fi. Sieste bien nécessaire : hier soir, c’était à Ferney la Fête de la Musique, avec la venue d’une bonne trentaine d’artistes roumains venus de Stremt, le village que j’avais participé à faire « adopter » en 1989. Parmi eux, l’adorable Monica Stan, l’amie des débuts, qui avait chanté avec sa fille, le soir de notre arrivée surprise, «en passant par la Lorraine», reprise à Ferney, hier soir, par une vingtaine de jeunes chanteurs. Nous les avons accueillis à la maison, Monica dans la petite chambre ancienne et sommaire, Ionel «Finu Negr » et sa femme Simona, les voisins de Monica à Stremt, pour inaugurer la «nouvelle» chambre d’amis, complètement refaite après le départ de Max et ses années de crasse.
Sieste donc. Les frères viendront nous chercher à 17h pour nous amener au temple, où doit se dérouler une tenue blanche, exceptionnellement ouverte aux profanes que nous sommes.
Voici donc Patrice. Plus noir que lui, impossible, petit, jeune, chauve, crane brillant, tenue sombre, cravate. Son accompagnant itou. Nous autres, hormis Andrew et son éternelle veste, ressemblons à des paysans du Danube. Taxi, longue traversée d’un Madrid que je ne reconnais pas – mais l’ai-je jamais réellement connu ? Dans une artère ombragée, au numéro 6 de la rue Juan Romon Jimenez, une haute porte à deux battants métalliques sombre, comme ces discothèques où n’entrent que les habitués, et les insignes maçonniques. Nous sommes à la Grande Loge d’Espagne (GLE). Plusieurs loges distinctes, dont la loge Voltaire, se partagent alternativement les locaux et le temple. On nous installe, ainsi que le professeur belge et barbu Marcel B. de B., dans de profonds fauteuils de cuir sombre, sous les portraits photographiques en couleurs, avec tablier, attributs et gants blancs, de dignitaires et vénérables parmi lesquels ne figure pas notre frère noir, pourtant vénérable de la loge Voltaire. De très nombreux membres se succèdent, tous de noir vêtus, et s’engouffrent dans l’unique escalier menant vers le bas. Le temple sans doute. Tous ou presque francophones, polis et fraternellement déférents. Tous mâles ( même si une ou deux jeunes femmes ont pénétré dans le bureau intermédiaire, mais sans se diriger vers les profondeurs). Tous jeunes (la trentaine). Et tous beaux, selon l’appréciation de Marie.
Dans nos fauteuils d’attente, engageons la conversation avec Marcel (oui, l’habitude ici est de se tutoyer et de s’interpeller par le prénom). Retraité, il fut professeur de dynamique de groupe à l’Université Libre de Belgique. Il fête 50 ans de maçonnerie.
Patric et un autre frère viennent finalement nous chercher et nous guident dans les entrailles secrètes du lieu. L’escalier surplombe d’abord une grande salle dont les larges tables simples peuvent être de travail ou de repas. Pourquoi s cette description si précise et banale à la fois ? Parce que, bien sûr, il n’est pas question de recourir à un appareil photo pour soutenir la mémoire. Au bout du couloir, le saint des saints. Salle carrée d’une vingtaine de mètres de côté. Des chaises bleues en rang d’oignon, sur trois de côtés.
Carrelage de mosaïque noire et blanche, la vérité n’est ni noire ni blanche, elle est noire et blanche. Sur le quatrième côté, une estrade et deux tables de bois ancien ouvragé. Derrière l’une, un haut et théâtral fauteuil aux montants chantournés. Derrière l’autre, un simple siège bas. Aux murs, des tableaux au symboles maçonniques et les oriflammes de différentes loges, sans doute ceux qui fréquentent le lieu puisque figure celui de la loge Voltaire, de velours rouge brodé de jeune et d’or. Un slogan, que j’ai oublié et que je demanderai à Patrice de me rappeler.
Le vénérable Patrice (entre eux, les frères disent le « véné ») s’installe dans le fauteuil d’apparat, prononce quelques mots d’accueil et de présentation puis cède la parole à un des précédents vénés, chargé de lire l’allocution du créateur et premier véné de la loge. Un peu d’une histoire brève et dense. La rencontre de frères jeunes, venus d’obédiences différentes et décidés à instituer une loge différente. Fraternelle et francophone, ce sera « Voltaire », francophone et initié sur le tard. Une poignée de frères au début, une bonne cinquantaine aujourd’hui sans doute, le chiffre n’est pas cité. Cinq vénérables pour une durée de deux ans chaque fois, est-ce une règle. Patrice est le sixième.
Voici la conférence de frère Marcel. Il est athée et ne le cache pas, dans cette loge où les frères ont l’obligation de croire en dieu, rebaptiser Grand Architecte de l’univers (G :.A :.L :.U :.) dont les initiales trônent en argent sur fond noir au fronton de la draperie de velours noir maqué, aux deux extrémités, d’un double montant signifiant les colonnes du temple. Ces colonnes qu’on « abat » lorsque la loge meurt.
Voici donc Marcel. Don dada, la re-liance et la dé-liance, ce qui relie les frères et qui, de facto, les délie d’autres lien, ceux de la famille et du monde. Pour moi, ennuyeux et un peu formel. Les frères s’assoupissent un peu jusqu’à l’ouverture du débat. La mémoire de certains points, intéressants, me reviendra sans doute. Je me souviendrai en revanche de la longue intervention d’Enrique, frère membre de la loge, pour tourner en presque dérision l’obligation de croire en dieu. Et de maîtriser ses passions, ce qui ne semble pas son gente. Il est argentin. J’apprendrai plus tard qu’il est aussi juif et réalisateur de films. Nul n’est parfait.
Nuit brève. Avant de m’endormir, comme d’ailleurs partout où le programme m’en laisse le temps, je relis Voltaire, le Dictionnaire philosophique. Voltaire déiste, certes, mais avec une ironie que ne pratiquent sans doute guère les frères dans leurs tenues fermées. Certains me confieront d’ailleurs que les sujets abordés aujourd’hui en tenue blanche ne l’avaient jamais été entre eux seuls.
Samedi. Rendez-vous à 11h à l’Ateneo de Madrid. Entrée discrète dans une rue du centre historique mais, à l’intérieur, splendeur. La salle principale est un joyau du XVIIIè. Plafond peint avec médaillons des sciences et des arts qui font l’humanité. Aux murs, les noms et les portraits de ceux qui, en Espagne, ont été les chantres et les champions de ces disciplines. Horreur, les Pyrénées constituent de toute éternité un infranchissable entre l’Ibérie et le reste de l’Europe : nous ne connaissons aucun de ces glorieux personnages !
Sur l’estrade ont pris place trois orateurs. A gauche, le grand maître barbu, un rien acariâtre et suffisant, de la grande loge d’Espagne. A droite notre frère Patrice H., ordonnateur de la cérémonie. Au centre, discret, comme timide, l’orateur du jour et de la décennie festive, j’ai nommé André Magnan. Long speech, en espagnol, du grand maître. Ennuyeux et obscur. Parole plus brève, toujours en espagnol car le public ne se limite plus à des francophones, nombre de frères étant accompagnés de leurs épouses « locales » et quelques invités étant seulement hispanophones.
Vient le tour d’André. Simple, efficace, profond, complet, proche élevé la fois. Sa conférence, inspirée du très long travail écrit dont les participants ont tous reçu un exemplaire, montre un Voltaire entouré de maçons (Villette, son propre secrétaire Wagnière) mais souvent persifleur à l’endroit des frères. Il en a rencontré dans sa jeunesse déjà, en Angleterre, puis en Prusse chez Frédéric, qui en était aussi. Mais il semble s’être tenu à distance. Aucune de ses correspondances avec « Luc » ne fait la moindre référence à cette appartenance. Et même à Paris, retour d’exil pour ses derniers mois de vie, la foule l’acclame, les intellectuels font son siège mais il semble n’avoir pas deconatcs avec les frères, hormis Villette bien sûr, chez qui il loge, et son secrétaire Wagnière, qui bizarrement n’assistera pas à son initiation.
Qui va convaincre Voltaire, l’entraîner ? Villette, peut-être, mais il n’est guère reconnu par les frères parisiens. Plus vraisemblablement Lalande. Jérôme Lalande, astronome célèbre, natif de Bourg-en-Bresse où un lycée porte son nom. J’y ai, soit dit en passant, usé quelque temps mes fonds de culotte, sans autre effet que de me faire haïr l’internat et me faire découvrir les premiers bouquins de San Antonio…
Lalande donc. Bien plus jeune que Voltaire. Il est venu trois fois, quatre peut-être, rendre visite au seigneur de Ferney. Pour parler de choses sérieuses. Peut-être d’initiation. Ou en tout cas pour donner de la maçonnerie, dont il est déjà grand maître, une image plus respectable. On dispose de quelques lettres de Voltaire. Mais pas de celles de Lalande.
C’est donc ce même Lalande qui va accueillir Voltaire, à Paris, dans la Loge des Neuf-Sœurs. Un autre maçon célèbre soutiendra le vieillard, Benjamin Franklin, ambassadeur plénipotentiaire des Etats-Unis naissants. Voltaire sera dispensé de la plupart des épreuves, par égard pour sa personne et son âge, au point que quelques maçons « intégristes » iront, quelques années plus tard, jusqu’à contester la réalité de son initiation ! Mais il se retrouvera dans un lieu qu’il connaît. C’est en effet après l’interdiction et l’expulsion des Jésuites que cet immeuble, aujourd’hui disparu, a été attribué à la Loge. Or, inscrit par son père à l’école des jésuites, c’est dans ce même lieu, effrayant, qu’il avait été enfermé pour méditer à son état d’esclave de Dieu. La roue tourne…
Au sortir de son initiation, Voltaire n’en dira rien, n’en écrira rien. Par obligation de respecter un secret devenue de polichinelle ? Sans doute plutôt parce qu’il n’y attribuait qu’une faible importance, comme s’il n’avait accepté de devenir maçon que pour complaire à quelques-uns de ses amis les plus proches.
Le spectateurs semblent sonnés par ces informations. Pour eux, manifestement, Voltaire était un maçon exemplaire et quasi éternel. Un mythe. La réalité du bonhomme les perturbe un peu, même si elle semble conforter les plus irréguliers.
Pause café après discussion. Puis retour dans la grande salle. Les garçons à qui j’ai confié le DVD patinent. Ils veulent le diffuser d’un PC mais ne parviennent apparemment pas à établir la liaison avec le projecteur fixé au plafond. Il leur faudrait un cable HDMI. Ils n’en ont pas. Rageant. Patrice a déjà annoncé qu’il n’y aurait pas de film. Mais finalement si ! J’ai choisi la version courte, 34’, montée rapidement au début de la semaine. Grande attention. Applaudissement. Cette fois, ils pourront répondre à la question qui les avait oubliés : qui était le sains patron de leur loge, Voltaire.
A 18h, nous avons rendez-vous devant le temple. De là, nous devons partir en minibus pour une bled situé à une cinquantaine de kilomètres, San Agustin de Guadalix.
Nous sommes une bonne quinzaine. Patrice et son assistant barbu. Quelques-uns des participants du matin, parmi lesquels (avec sa valise, il arrivait de Bruxelles et n’a pas eu le temps de passer chez lui) Marc A., l’un des premiers vénérables. Plus âgé, cheveu blanc, tenue d’homme d’affaires. Il vit maintenant au Costa-Rica et travaille dans l’immobilier. Il montre un ascendant sur les autres mais n’en abuse pas.
Trois bons quarts d’heure de route, cap au nord, avant de sortir de l’autoroute pat une bretelle insérée entre pleine nature et nouveaux quartiers de maisonnettes basses. L’accès au condominium est barré pas un lourd portail, il faut disposer du code. Finalement, une maison un peu plus grande, un peu plus ancienne que les autres, un étage. Accueillis pas Juan-Jo et sa femme, les propriétaires, parents d’un des jeunes maçons, long escogriffe attentif, à la joue largement estafilée. Un bar de bois marque le hall puis on débouche dans un grand salon encombré de toute sortes de choses et dont une partie, surbaissée, entoure une cheminée. On est à près de 1000 mètres d’altitude et les hivers doivent être rude. Ce soir, il fit encore chaud mais, quand la nuit tombera, la température sera seulement agréable.
Au-delà du salon et d’une grande baie, la terrasse de bois débouchant de plain-pied sur un large jardin protégé des voisins par de hautes haies. Quelques arbres fruitiers. Des chaises, fauteuils de paille. Retrouvailles pour la plupart, accueil chaleureux pour nous (Andrew, Ulla, André, Marie et moi) même si, dans un premier temps, nous nous resserrons en corps étranger. Il est vrai que la langue, ici, est plutôt l’espagnol, hôtes et familles obligent.
Le soleil s’estompe lentement. Premiers conciliabules entre le vénérable et ses maçons. Sur le gazon les attend déjà une plaque de fer supportant des rondins de bois. Nous sommes ici pour le feu de la Saint-Jean, que le rite maçonnique célèbre et met en scène. Un des maçons s’est saisi d’une longue corde et mesure, à l’aune de son propre bras, des coudées (env. 70 cm) successivement délimitées pas autant de nœuds. Il faut treize segments, qui permettront de dessiner au sol les extrémités de l’étoile à cinq branches au centre de laquelle prendra place le brasier. Long travail, mélange incongru d’une recherche appliquée, d’un jeu d’adolescents et du montage d’un meuble Ikéa. Les acteurs disposent d’ailleurs d’un mode d’emploi sur lequel figurent dessins et chiffres. Tout cela est bien sûr régi par le nombre d’or cher aux initiés.
Finalement, l’étoile est tracée au sol, dans l’axe est-ouest. Le diamètre doit avoisiner les quatre mètres, les banches formant entre elles, au centre, un pentaèdre sur lequel est amenée la plaque métallique supportant les bûches. Il est temps d’allumer. Foin des recettes d’antan : du pétrole de barbecue fera l’affaire et, lorsque les flammes seront à leur apogée, adultes et enfants sauteront joyeusement par-dessus.
Pendant ce temps, à l’abri d’un bosquet, Enrique-le-maçon-juif-argentin-iconoclaste, qui a troqué son panama pour une casquette plus pratique, s’affaire à l’asado. Plus uruguayen qu’argentin, d’ailleurs, pas de foyer central, pas de croix piquées en rond pour présenter la poitrine du boeuf au rayonnement du feu. Non, un simple barbecue sur lequel ont d’abord cuit saucisses et boudins avant d’être remplacés pas toutes sortes de viandes, taillées dans les basses-côtes mais grasses et juteuses à souhait, et succulentes.
Bien au-delà de minuit, nous repartirons comme nous étions venus, dans ce bus à moitié vide qui retourne vers la civilisation. Ici et là, les squelettes d’immeubles à l’avenir interrompu par la crise, seuls indices d’une catastrophe économique annoncée et déjà bien avancée. Demain, l’Espagne doit obtenir 140 milliards de l’Europe, au risque de laisser ses banques sur le carreau. Des travailleurs ont déjà perdu leur emploi, des familles leur maison. Dans certaines entreprises, certaines administrations, les salaires ont été drastiquement rabotés. Mais les bistrots, les restaurants sont pleins, les voitures souvent neuves filent sur l’autoroute malgré l’augmentation du prix de l’essence.
Arrogance du désespoir ou simple inconscience? Ici, à Madrid, on se rassure en se disant qu’on n’est pas en Andalousie, où les travailleurs agricoles et autres ramasseurs de fraises ou d’olives, secondée voilà quelques années encore par des bataillons de Roumains ou de Bulgares, en sont aujourd’hui à chercher le moyen d’aller se louer en France ou en Allemagne.