Mégalithes

Le mystère des menhirs /  Le dolmen, lien entre la vie et la mort / L’art des mégalithes / Le peuple des mégalithes / Les premiers Celtes / Le pouvoir des druides / Le déclin des Celtes / La guerre des Gaules / La Bretagne romaine

Carnac au petit matin. Les brumes de mer ne se sont pas encore dissipées et la rosée, sur l’herbe rase au vert soutenu, zèbre de moirures irisées le paysage d’hiver. Impression d’éternité, d’irréalité. Ici, des hommes ont vécu bien avant que l’idée même de Bretagne prenne corps. C’était voilà près de six mille ans. Auparavant, d’autres hommes étaient déjà passés par là. Mais ils avaient été peu nombreux, l’absence de grottes ne leur permet­tant que peu d’abris sûrs. Paléolithique, méso­lithique, âges de la pierre taillée. Puis, en quelques siècles, parviennent du Moyen-Orient de nou­velles pratiques. Les hommes apprennent à polir la pierre et, surtout, à cultiver la terre et à élever des animaux. Rapidement, la population grandit, la civilisation se transforme. Voici le tissage, la poterie, le levier. Les techniques s’affinent. Les hommes s’attaquent aux «grosses pierres», les mé­galithes, les extraient, les transportent, les érigent. Les plus grosses pèseront 350 tonnes!

Le mystère des menhirs

Menhir. Le mot, malgré ses apparences bretonnes, a été inventé à la fin du siècle dernier par les archéologues. Ici, on aurait plutôt dit peulvan. Mais les archéologues ont été plus forts que l’usage local. Pour chacun, ces pierres levées sont désormais des menhirs. Au Ménec, hameau de Carnac, il en reste 1169, dont 70 implantés en ovale. Les autres se répartissent en onze lignes parallèles. Un immense champ de menhirs, plus d’un kilomètre de longueur sur une centaine de mètres de largeur. Et ce n’est pas tout. Près du Ménec, il y encore 1029 menhirs à Kermario et 594 à Kerlescan.

Qui étaient donc les bâtisseurs de menhirs? Et quelles affectations donnaient-ils aux pierres levées? Il est certain que leur rôle était religieux. Mais religieux au sens large, les dieux d’alors étant sans doute les maîtres de la nature, les sour­ces de la vie et la mesure du temps: le Soleil et la Lune. Certains alignements définissent avec préci­sion les points cardinaux, d’autres les coordon­nées des lunaisons extrêmes. On imagine le pou­voir que pouvait conférer aux prêtres la prédiction des éclipses. A 10 kilomètres, le Grand Menhir ou Mané erHroeh, le plus haut de Bretagne, gît sur la lande de Locmariaquer. Pour certains, il aurait été le point central d’un immense observatoire cos­mique. Pour d’autres, ses quelque 20 mètres ne se sont jamais élevés vers le ciel, le poids excessif ayant causé la fracture au moment de la mise en place.

Bien sûr, la Bretagne ne fut pas, alors, le seul lieu de la planète où des hommes installèrent des pierres levées. Mais il faut aller jusqu’au Tibet ou dans la péninsule indienne du Deccan pour retrouver des alignements semblables. En Europe, les alignements de Carnac ou d’autres régions de Bretagne, Pleslin, Langon, Penmarc’h, constituent donc autant de sites qu’une particularité du lieu, type de population, de société ou lieux privilégiés d’observation cosmique, devrait permettre d’expli­quer. Pourtant, malgré le nombre et la précision des informations aujourd’hui accumulées par les archéologues, ceux-ci doivent bien admettre que «toutes ces données ne nous éclairent pas beau­coup, en définitive, sur la raison d’être des pierres levées, qui demeurent enveloppées d’un mystère épais».

Le dolmen, lien entre la vie et la mort

S’il reste difficile de préciser la fonction exacte des pierres levées, celle des dolmens ne fait pratiquement plus, aujourd’hui, aucun doute. Il s’agissait certainement de chambres funéraires, même si d’autres attributions, pouvaient s’y adjoindre.

On trouve des dolmens dans toutes les régions de Bretagne. Certains, les plus nombreux, consistent en une ou plusieurs pierres plates posées sur trois ou quatre pierres levées, le tout constituant une table, sous laquelle se situait la chambre funéraire. Il est à noter que, contrairement à l’aspect habi­tuel, du type château de cartes, le dolmen breton est très fermé, des restes de maçonnerie sèche obstruant les interstices entre les pierres levées. Seule, une entrée étroite, par laquelle pouvait néanmoins se glisser un homme, permettait d’ac­céder à la chambre elle-même, plus haute au point de permettre de s’y tenir debout, et dans laquelle ont été retrouvés des ossements.

D’autres dolmens, plus surprenants et plus rares, généralement éloignés des zones à dolmens sim­ples, constituent de véritables allées couvertes, construites selon le même principe mais d’une longueur pouvant atteindre une vingtaine de mètres. Ainsi, l’allée de La Roche-aux-Fées, près d’Essé (Ille-et-Vilaine), l’un des plus beaux exem­ples d’allées couvertes, qui présente une autre par­ticularité intéressante: chacune des huit dalles posées horizontalement sur trente-quatre pierres levées pèse près de quarante tonnes. Or, ces dalles sont faites de schiste rouge, qui ne peut avoir été trouvé sur place, mais doit avoir été transporté sur plus de quatre kilomètres. Les conditions techni­ques de ce transport restent, à ce jour, inconnues.

L’art des mégalithes

Les menhirs sont, pour leur plus grande part, des éléments de rochers que l’homme a détachés de la masse par l’effet conjugué de l’eau et du feu. On observe généralement que trois de leurs faces sont arrondies, alors que la quatrième, correspon­dant à la fracture, est plus plate et comporte des arêtes plus vives. Rares sont, par ailleurs, les men­hirs sculptés ou travaillés. Et encore, dans ces cas, il arrive que de telles sculptures soient postérieu­res à l’érection. C’est ainsi que certains menhirs ont été retaillés, après l’avènement du christia­nisme, leur faîte prenant alors l’aspect d’une croix.

Les dolmens, en revanche, recèlent souvent des dessins, gravures, sculptures. Ainsi à proximité de Carnac et Locmariaquer (crosses de Kerveresse et Mané Rutual, «poulpe» des Pierres plates, haches de Mané Kerioned et de la Table des Marchands). Ainsi le portrait et, surtout, les spirales du tumulus de Gavrinis.

Toutes ces décorations ont été réalisées à l’inté­rieur des chambres funéraires. Est-ce à dire qu’el­les n’étaient destinées qu’aux morts? Ce n’est pas certain. On sait en effet aujourd’hui que, si la plu­part des dolmens n’étaient, en fait, que l’infra­structure de véritables tombes pyramidales faites de terre et de murs de pierres sèches, le couloir d’accès en restait accessible aux vivants, au point que les restes d’ossements mis à jour indiquent parfois des déplacements opérés parmi les sque­lettes. En cela, la civilisation mégalithique se diffé­rencie nettement des civilisations postérieures dans lesquelles les tombes, scellées, constituaient une frontière quasi infranchissable entre morts et vivants.

Les fouilles entreprises dans de nombreuses tom­bes mégalithiques ont permis de mettre à jour des objets (colliers, haches, poteries) fort utiles à l’éva­luation de la civilisation d’alors. On en déduit que, sur le territoire de l’actuelle Bretagne, devaient vivre une centaine de milliers de personnes, dans une société hiérarchisée, marquée par une assez grande division du travail. Les villages, véritables camps retranchés, étaient construits au milieu de zones d’agriculture (orge, blé, millet, lin) et d’éle­vage (bovins, ovins, porcs). Les hommes savaient labourer la terre, tisser le lin, cuire le pain et les galettes. Certains clans disposaient d’armes et d’outils de métal mais, pour la plupart, ils utili­saient des haches dont la plus grande partie prove­nait d’un gisement de dolérite situé dans les Côtes-du-Nord. C’est l’indice d’un commerce et d’échanges qui devaient s’effectuer sur de grandes distances. Ces échanges devaient d’ailleurs s’effec­tuer aussi par la mer, d’où était, très vraisembla­blement, venue la civilisation mégalithique elle-même.

Le peuple des mégalithes

Mais qui était donc ce peuple des mégalithes? Per­sonne, à ce jour, n’a pu leur trouver une origine précise. Il semble cependant qu’ils soient venus, par mer, des régions méditerranéennes. Mais eux-mêmes ne nommaient pas, semble-t-il, leur peuple. Et l’absence d’écriture, doublée du sym­bolisme souvent obscur des gravures sur méga­lithes, ne fournit guère de données. S’agissait-il de tribus ligures? Certains toponymes (Loire, Lan­nion), permettraient d’avancer cette hypothèse et les caractéristiques morphologiques des popula­tions ayant échappé au métissage avec les succes­seurs celtes (particulièrement dans le Morbihan) pourraient renforcer cette hypothèse. Mais cela n’explique pas leur civilisation. En effet, même si on a retrouvé des monuments mégalithiques en d’autres régions de la côte ouest de l’Europe, ou même en Corse ou en Sardaigne, la datation au carbone 14 prouve que les premiers à avoir été éri­gés l’ont été en Bretagne, ce terme de Bretagne étant d’ailleurs impropre à définir une terre où les Bretons n’étaient pas encore apparus. C’est donc là, en terre d’extrême-occident, qu’est née, créée par un peuple inconnu, cette civilisation des mégalithes.

Une autre hypothèse voudrait que le peuple des mégalithes, loin de venir des régions méditerra­néennes, ait eu des origines nordiques, hyperbo­réennes. Du nom de leur premier roi, Atlas, ces Atlantes auraient donné leur nom à l’Océan atlan­tique. Et le mystère de l’Atlantide se résumerait au lointain passé de la Bretagne…

Tout cela est possible. Mais rien n’est certain. Ce qui est sûr, c’est que le mode de vie était, pour l’époque, le plus avancé de toute l’Europe et que les méthodes d’exploitation des ressources natu­relles devaient permettre d’éviter famines et diset­tes. Ces conditions, alors rares, auraient pu don­ner à l’Armorique, aux yeux de peuples plus loin­tains, des vertus de Terre promise. Ce qui expli­querait la démesure des alignements et des crom­lechs (implantations circulaires), utilisés à la fois comme lieux d’observation cosmique et comme points de convergences populaires et religieuses.

Un détail encore. Non contents d’ériger par mil­liers, sans efforts apparents, des menhirs lourds de plusieurs dizaines de tonnes, les hommes des mégalithes plaçaient leurs monuments au-dessus de lignes telluriques, ou de rivières souterraines, dont on se demande encore comment ils pou­vaient avoir l’idée même de l’existence. C’est assez dire que ces Armoricains, qui vivaient voilà trois, quatre, cinq millénaires, ne nous ont pas encore livré l’essentiel de leurs secrets.

Les premiers Celtes

D’origine indo-européenne, les Celtes étaient apparus en Europe centrale au cours du IIe millé­naire av. J.-C. Ils avaient ensuite occupé la Gaule, l’Espagne, l’Italie et la Grande-Bretagne, ainsi que les Balkans et l’Asie-Mineure. Au Vie siècle avant l’ère chrétienne, ils atteignent la péninsule qu’ils nomment Armor, «pays de la mer». On ignore comment se font alors la rencontre avec les autochtones, descendants décadents du peuple des mégalithes, et leur assimilation. On sait en revanche que les Celtes, créateurs de la civilisa­tion du fer (Hallstatt), firent dès lors fleurir, sur l’immense territoire de leur empire, une brillante civilisation. Ils étaient en effet d’habiles techni­ciens, forgeant le fer, coulant le bronze, plaquant sur le cuivre l’argent et l’étain, confectionnant des matelas de laine, tissant de larges braies et inven­tant le savon.

Dans la péninsule, les Celtes (certains historiens disent «Gaulois», ce qui revient au même) se divi­sent en cinq régions organisées autour d’une ville principale. Ainsi les Redones autour de Rennes, les Namnètes autour de Nantes, les Vénètes autour de Vannes, les Osismes dans le Finistère autour de Carhaix et les Coriosolites dans une longue bande de terre, prise entre les domaines des Osismes et des Redones, et aboutissant à la Manche entre Saint-Malo et Saint-Brieuc.

Il s’agit là, comme dans le reste de l’empire, de véritables Etats, largement indépendants les uns par rapport aux autres. Chacun a son roi, élu, mais dont les pouvoirs sont restreints. C’est que l’organisation politique n’est pas le fort des Celtes. Ils sont plus intéressés, à la différence de leurs futurs ennemis, les Romains, par les choses de la pensée, de l’âme, de l’imagination. Sculptures, médailles, peintures présentent des symboles plutôt que des faits ou des êtres. Les dieux du panthéon celtique étaient innombrables. Les voyageurs grecs, puis les conquérants romains, en ont donné des définitions qui, forcément, tendent à une certaine analogie avec les dieux grecs ou romains. On note en tout cas que les dieux ne furent l’objet d’aucune représentation anthropo­morphique, du moins jusqu’à l’invasion romaine. C’est que, pour les Celtes, il eût été vain, présomptueux et dérisoire de vouloir enfermer une idée dans une forme limitée, et ridicule d’envisager que le dernier des dieux pût avoir figure humaine.

Le pouvoir des druides

Les dieux se nommaient Teutates, Epona, Eusus, Lug, Taranis. Ne leur étaient dédiés ni églises, ni chapelles, ni monuments. Leur place n’était pas sur un quelconque lambeau de terre, mais dans la conscience collective de toute la tribu (teutas). Leurs hauts faits n’étaient pas dessinés sur les pierres, mais inscrits dans les mémoires et ravivés par la parole. Leurs prêtres étaient les druides.

Les historiens romains semblent avoir été particu­lièrement surpris par le fait que les druides cueil­laient le gui pour préparer des potions plus ou moins magiques. Mais ce n’était là qu’un des rôles, et certainement pas le plus important, dévo­lus aux druides.

Les Celtes, note le géographe grec Strabon, hono­rent particulièrement trois catégories d’hommes. «Les bardes sont chanteurs et poètes; les vates, sacrificateurs et physiologues; les druides, outre la science de la nature, étudient aussi la philosophie morale.» L’origine des druides n’est pas connue. Leur fonction existait-elle déjà, pour tout ou partie, dans l’ancienne civilisation mégalithique? C’est possible. Mais c’est à l’apogée européen des Celtes – alors qu’on parle la même langue de Brest à Ankara… – qu’ils apparaissent comme de véritables sages, sans le conseil de qui rien n’est possible dans la cité ou la tribu.

La formation des druides durait vingt ans. Initiés, ils ne communiquaient qu’une faible partie de leur savoir, sous forme de récits, de légendes, d’enseignements, de jugements. Mais ils réser­vaient l’essentiel de leurs connaissances à leurs pairs et à leurs élèves. En ce sens, les druides constituaient une véritable société secrète. Mais, par leur participation à la vie du groupe, par les recommandations qu’ils formulaient aux profa­nes, par les jugements qu’ils émettaient à l’inten­tion des citoyens, jugements dont la non-observa­tion entraînait l’excommunication, ils disposaient d’un pouvoir immense. Ce pouvoir était renforcé par l’estime, le respect et la crainte que leur valaient, aux yeux des profanes, leurs pouvoirs de magie, de sorcellerie, de prédiction, de divination, de médecine. Ils étaient, en quelque sorte, les ini­tiateurs, les instigateurs, les architectes, les arbitres et les juges de la société celtique.

Le déclin des Celtes

Aux IIe et ler siècles av. J.-C., les Germains, installés jusque-là autour de la mer Baltique, en­tament leur mouvement vers le sud et l’ouest et, progressivement, sans véritable affrontement, repoussent les Celtes sur la rive gauche du Rhin. De leur côté, les Romains annexent une bonne partie de la péninsule ibérique et conquièrent la Narbonnaise, dans le sud de la Gaule. Mais la situation s’aggrave encore en 58 lorsque les Eduens, peuple gaulois installé entre la Saône et la Loire, entrent en guerre avec les Helvètes et appellent à la rescousse l’armée romaine. Celle-ci, commandée par un certain Jules César, gouver­neur de la Narbonnaise, rétablit rapidement la paix entre les deux peuples puis, loin de se retirer, entreprend la conquête de la Gaule.

La guerre des Gaules

En moins d’un an, les légions romaines atteignent la Belgique, puis l’Aquitaine. Une partie de l’Ar­morique est aussi mise à mal et, seuls, les Véné­hètes de la région de Vannes, riches marins déci­dés à défendre leur indépendance, opposent aux Romains, sur mer, une farouche résistance.

On peut se demander pourquoi les tribus celtes, composées de guerriers courageux, disposant d’armes aussi efficaces que celles de l’ennemi, ne purent empêcher cette conquête éclair. L’explica­tion tient aux structures politiques. Les Celtes, même s’ils formaient d’un bout à l’autre de l’Europe un empire autrement plus grand et plus peuplé que celui des Romains, étaient divisés en peuples qui, bien que parlant la même langue et adorant les mêmes dieux, se montraient particu­lièrement jaloux de leur indépendance les uns par rapport aux autres. Le monde celte était, en quel­que sorte, la première démocratie fédéraliste d’Europe et, plus préoccupé d’approfondisse­ment spirituel que d’unité politique, il ne pouvait pas opposer à un Etat centralisé, dont les exploits guerriers constituaient le projet principal, une résistance efficace. L’idée même de guerre et de combat était différente de part et d’autre. Du côté romain: des légions bien entraînées et structurées, une conception tactique et stratégique des opérations. Du côté celte: des cavaliers courageux, pressés d’en découdre avec leurs adversaires en combats singuliers. La victoire ne pouvait revenir qu’aux stratèges et la défaite qu’aux poètes.

La Bretagne romaine

En l’an 56 av. J.-C., dans le golfe du Morbihan, deux cent vingt voiliers vénètes font face à un nombre comparable de galères, que les Romains ont fait construire en hâte. Le combat débute à l’aube. Durant tout le jour, il reste indécis mais, alors que s’approche le soir, le vent tombe. Les voiliers vénètes, immobilisés, sont alors abordés par les galères romaines, naviguant à la rame. C’est l’assaut, puis le massacre. C’est aussi la fin de la liberté des Vénètes. Les membres de leur assemblée sont égorgés sur l’ordre de César, les femmes et les enfants vendus, les survivants réduits en esclavage. Ainsi, la totalité du monde celte est sous la coupe des Romains. Quelques révoltes, pourtant, viendront encore contester la Pax Romana et, surtout, un jeune noble arverne, Vercingétorix, réussit enfin, face à l’ennemi, à réa­liser l’unité des Celtes de toute la Gaule. Mais il est trop tard. En 52 av. J.-C., parce que les Bitu­riges ont refusé de pratiquer, comme il le deman­dait, la politique de la terre brûlée, Vercingétorix est assiégé dans Alésia et se rend. La guerre des Gaules est terminée.

Un siècle plus tard, les Romains parviennent à occuper l’île de Bretagne (Grande-Bretagne), à l’exception de l’Ecosse et de l’Irlande. Mais, même dans les régions sous contrôle romain, la langue et la civilisation populaires se maintiennent alors que, sur le continent, la quasi-totalité de la population passe progressivement à l’usage de la langue latine. Seuls, les druides passent, en quel­que sorte, dans la clandestinité pour maintenir l’essentiel du savoir collectif, ce qui explique sans doute l’application avec laquelle ils sont pourchas­sés par les Romains. C’est aussi pourquoi l’Armo­rique sera prête à accueillir, quatre siècles plus tard, les cousins celtes de (grande) Bretagne et à devenir une (petite) Bretagne celtique.

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