A la mort du roi Robert, en 1343, sa petite-fille Jeanne lui succède à Naples. Elle a dix-sept ans et son règne commence mal. Deux ans plus tard, en effet, son mari André de Hongrie est assassiné à deux pas de sa chambre. Personne ne croira jamais à l’innocence de Jeanne pas plus qu’à celle de son deuxième mari, son cousin Louis de Tarente. Et surtout pas le roi de Hongrie, qui marche dès lors sur Naples. Jeanne s’enfuit donc en Provence.
Malgré la légende qui entoure, on se demande pourquoi, la reine Jeanne, son règne n’a guère favorisé la Provence. Les bandes de pillards ont continué de semer la terreur, Avignon a été vendue aux papes et la peste noire de 1348, si elle n’est pas imputable à la reine, a suscité une vague de représailles contre les Juifs de toute l’Europe, y compris en Provence, l’épidémie étant alors expliquée comme le résultat d’une machination juive! Heureusement, le pape Clément VI, l’un des plus brillants de la période avignonnaise, sut leur donner asile dans ses terres, tant à Avignon que dans le Comtat Venaissin, en particulier à Carpentras.
De retour à Naples, sans héritier direct, Jeanne adopte le duc d’Anjou, Louis. Cependant, la famille des Duras intriguait et, deux ans plus tard, aidé par une armée hongroise, Charles de Duras fait étrangler la reine. Le règne se termine comme il avait commencé.
Louis, premier souverain d’Anjou, trouve donc à son avènement une situation particulièrement critique. Sa veuve, Marie de Blois, parviendra pourtant à restaurer une partie de l’unité, malgré l’abandon de Nice, de Puget-Théniers et de Barcelonnette au comte de Savoie. Et, à la fin du règne de Louis III, la famille d’Anjou aura rétabli sa mainmise, d’ailleurs précaire, sur le royaume de Naples.
A la mort de Louis III, en 1434, son frère René est depuis trois ans prisonnier du roi de Bourgogne, contre qui il avait pris les armes. Jusqu’à sa libération en 1436, c’est sa femme Isabelle qui assure le pouvoir. Libre, René lève une armée et part pour Naples, où il compte réasseoir le trône. L’échec est cuisant. René en revient vaincu, comme il reviendra vaincu de quelques expéditions ultérieures.
C’est une chance pour la Provence. René, dès lors, s’attache en effet à obtenir, puis à maintenir, la paix avec ses voisins. Ayant renoncé à ses prétentions sur Naples, il se partage entre Angers et la Provence, où il réside tantôt à Tarascon et tantôt à Aix. A partir de 1870, il se fixe définitivement en Provence.
De caractère faible, il est assez ingénieux. Il parvient ainsi à perfectionner les moyens d’encaisser des impôts souvent illicites! Il donne l’exemple, particulièrement en matière d’agriculture et d’élevage. Il favorise aussi le repeuplement des régions de l’est et du centre de la Provence, qui avaient été abandonnées au fil des conflits, des querelles et des brigandages. Installé dans son palais d’Avignon, il a le bon goût d’en confier la décoration au peintre Nicolas Froment. Il se pique aussi d’écrire et, même si certaines oeuvres lui ont été attribuées à tort, les vers qu’il a laissés sont loin d’être mauvais.
Il permet aussi aux Etats de Provence, dont il récuse au demeurant les prétentions politiques, de s’attacher à la modernisation du droit. Ainsi se met en place une ébauche de code civil laissant large place à l’humanisme, à la liberté individuelle, au respect du domaine privé comme du domaine public.
Malheureusement, sans doute par crainte du roi de France, il rédige en 1474 un testament par lequel il lègue la couronne à son neveu Charles du Maine plutôt qu’à son petit-fils René II.
En 1480, à la mort du roi René (la Provence ne le trouvera «bon» qu’un siècle plus tard…), Charles monte donc sur le trône de Provence mais, malade, il meurt en décembre 1481 en léguant la Provence au roi de France. C’en est fait du royaume de Provence!
Beau résumé de sa vie. Par contre je ne comprends pas. ..la date de .. »A Partir de 1870 il se fixe en Provence « dans votre texte. …..