Exception faite de la bande côtière, largement influencée par la masse maritime (dont la température ne varie que de 12 à 27 degrés), le climat provençal est marqué par ses saisons très prononcées, qu’imagine difficilement le vacancier habitué au calme torride de l’été.
L’année débute avec un hiver froid et sec. Sou l’influence des hautes pressions sibériennes, les nuages maritimes refluent jusqu’au milieu de la Méditerranée. Seuls, les sommets reçoivent des précipitations neigeuses. Les collines et la plaine, engourdies par des gels éphémères, renaissent timidement avec les premières fleurs des amandiers.
Mi-février ou début mars, le reflux du front polaire fait place aux vents du sud, «labech» du sud-ouest, «marin» du sud-est, porteurs de pluies et d’orages nécessaires à la véritable reprise de la végétation. Ces vents sont bientôt contrecarrés par le «maître» – telle est la signification provençale du mot «mistral» – venu du nord. Le mistral, qui balaie particulièrement la vallée du Rhône, glace l’atmosphère et, surtout, dessèche tout. Il peut souffler des jours, des semaines durant, sans désemparer. Son effet ne s’atténue qu’en mai, pour disparaître presque complètement à l’entrée de l’été.
C’est alors que la Provence entre, sans transition, dans la canicule. Sous un ciel toujours bleu, la chaleur s’installe pour quatre mois. Les températures de la pleine journée ne conviennent plus qu’aux vacanciers et inactifs. Les agriculteurs, eux, choisissent de préférence le lever du jour et la tombée de la nuit pour les travaux les plus pénibles. Les vignes accumulent leur part de soleil et, dans les régions irriguées, fruits et légumes profitent de cette chaleur intense et permanente. Des conditions qui ne sont pas sans danger. La sécheresse peut compromettre la plus grande partie des récoltes. Et les incendies de pinèdes et de garrigues transforment, été après été, les collines de l’arrière-pays en déserts stériles.
Enfin, dès la mi-septembre – mais parfois beaucoup plus tard – éclatent les premiers orages de l’automne. Moins violents que les pluies de printemps, ils n’annulent pas totalement les sécheresses de l’été et n’abreuvent la terre que de manière superficielle et éphémère.