Zones alluvionnaries ou bassins de sédimentation, les vallées du Rhône et de la Durance, la plaine du Vaucluse et le désert de Crau doivent leur richesse – ou leur extrême pauvreté – à la nature du sol et aux possibilités d’irrigation. Immensités caillouteuses et nues de la Crau (l’ancien delta de la Durance, qui y charriait en trombes des éboulis stériles arrachés aux Alpes) plaines et vallées fertiles irriguées naturellement (Rhône, Durance) ou grâce à des retenues artificielles, ces paysages de Provence sont parmi les plus plats et aussi, malheureusement, les plus insipides. Seulement barrés par des haies de cyprès destinés à faire pièce au mistral, ces régions offrent les produits traditionnels de la Provence, fruits et légumes essentiellement. On est là au ventre du pays. Le coeur s’y mêle parfois, puisque l’Histoire y a implanté, au fil des siècles, les capitales d’empires plus ou moins éphémères, Arles, Avignon, Aix, Carpentras.