Nous, enfants du monde, remercions tous les Sénégalais de la République du Sénégal ainsi que son Gouvernement de l’accueil chaleureux et de l’hospitalité que nous avons reçus ici.
Cette idée de choisir l’île de Gorée est symbolique. Avant, il y avait des enfants esclaves. Aujourd’hui, nous sommes ici des enfants libérés de nos chaînes. Mais dans le monde, il y a encore des enfants victimes de la faim, de la misère et de la guerre.
Comme vous l’avez fait pour des esclaves, nous voulons effacer tout ce qui nuit et détruit les enfants. Nous voulons retrouver tout cela dans un musée.
En essayant de faire approuver le projet de Convention sur les droits de l’enfant par les Nations unies, nous avions commencé ici à bâtir ce musée.
Il faudrait donc à Gorée, à côté de la Maison des Esclaves, un jour voir ce musée qui rassemblerait tout ce qu’il ne faut plus faire subir aux enfants.
Puisque vous nous avez permis de travailler dans votre pays, nous espérons que le Sénégal sera l’un des premiers à ratifier cette Convention ; que le Sénégal symbolise cette libération de l’enfant, comme il y a symbolisé la libération des esclaves.
En ratifiant ce texte, nous souhaitons que le Sénégal aide ces enfants à vivre mieux et à ne plus être malheureux.
Le bateau emportera, cet après-midi, ce message avec d’autres vers les Nations unies.
Lu à l’université des Mutants Gorée, 22 juillet 1989