e. Un enfant en Jamaïque

HISTOIRE D’UN ENFANT EN JAMAÏQUE

Roger est le petit garçon de 9 ans qui nettoie les vitres de Waterloo Road. Quelquefois il vend le Star, le journal du soir. Il est aussi chahuteur et voleur.

Dans sa situation, c’est son seul moyen de survie. La maman de Roger enceinte à 14 ans d’un homme dont Roger ne connaît que le nom a dû l’abandonner à l’âge de 4 ans pour des raisons financières. Il a été envoyé chez sa tante qui ne cessait de le maltraiter à chaque occasion. Il était quelquefois battu avec des fils électriques. Une fois il fut même marqué au fer. Il n’y avait pas assez de nourriture pour une nouvelle bouche, disait-elle, et souvent Roger allait dormir la faim au ventre.

A 8 ans, Roger a décidé qu’il ne pouvait pas subir plus longtemps cette forme de traitement et il quitta ce qu’il appelait la « maison ».

Les rues, les maisons et voitures abandonnées, les vieilles baraques de bois ; même les bancs des parcs étaient devenus des refuges pour Roger. Sa vie de voleur a commencé au moment même où sa mère l’a abandonné. Roger volait ou mendiait tout ce qu’il pouvait : nourriture, vêtements et même de l’argent.

Dans la rue on se moquait de lui et on l’insultait. Ses appels tombaient dans des oreilles sourdes ou alors il se faisait battre. Il battait d’ailleurs quelquefois des garçons plus jeunes que lui à cause de cela et était, en retour, battu pour ce qu’il avait fait.

Roger est tombé malade. Une fièvre soudaine au milieu de la nuit. Il avait son corps tout douloureux. Il a pensé que c’était la fin pour lui. Mais il eut de la chance. Un homme de l’Armée du Salut passait dans le secteur et a entendu ses faibles gémissements. C’était peut-être le début d’une nouvelle vie pour Roger. Il risque de rentrer dans un orphelinat ou autre centre pour enfants, tout comme il peut aussi retourner à la rue.

L’histoire de Roger est celle de beaucoup d’enfants de la Jamaïque. Les rues de Kingston sont remplies de jeunes qui, pour une raison ou une autre, sont incapables d’avoir leurs besoins les plus primaires satisfaits. La Jamaïque offre très peu de possibilités d’hébergement pour les enfants abandonnés ou maltraités. Quelquefois, c’est un parent qui prend l’enfant chez lui, mais bien souvent il n’y a pas d’autre choix pour les enfants que la rue.

Les mauvais traitements prennent aussi d’autres formes : les enfants sont souvent jetés dehors du minibus le matin — ce qui les retarde à l’école. Ils apprennent alors que la violence dans le comportement adulte est acceptable.

Les enfants rastas sont souvent poursuivis avec ces mots « sale Rasta » par les gens qui sont en désaccord avec leur religion. Dans quelques endroits, les enfants qui ont mauvaise allure sont renvoyés de l’école de leur choix.

Les enfants sourds en Jamaïque ne sont pas envoyés à l’école parce que les parents admettent qu’ils sont incapables de recevoir un enseignement. Il y a beaucoup d’enfants en Jamaïque qui subissent toutes sortes de négligences et d’abus.

Ils ont besoin d’une main tendue afin de retrouver le bonheur mais, plus important encore, afin d’être sûrs que tous les enfants deviennent demain et au XXIe siècle des hommes et des femmes responsables, respectables et intelligents.

l’Kyori, 13 ans, Jamaïque

 

 

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