k. Le royaume de l’olivier

 

044 Olivier vieux SCAN0143~1

Exception faite des plus fortes altitudes, le domaine de la Provence se confond avec celui de l’olivier. Sans doute serait-il concevable, pour évo­quer la flore provençale, de commencer par les essences et variétés autochtones et sauvages, ce qui n’est pas le cas de l’olivier, importé et cultivé. Mais son implantation, qui date de la conquête grecque, et sa culture, qui a longtemps représenté la ressource principale de la Provence, font que l’olivier a droit, dans ce chapitre, à une place à part. De plus, il est vraisemblable que l’olivier sau­vage («aulivastré» en provençal) préexistait à la venue des Grecs.

Arbre typique du bassin méditerranéen, l’olivier est en tous points exceptionnel. Il est pratique­ment immortel, des rejets pouvant repartir de son tronc détruit et même, parfois, gelé. Sa floraison de fin d’hiver se produit à condition que l’au­tomne et l’hiver aient été froids, mais sa végéta­tion est toute entière tournée vers le soleil, la lumière et la chaleur. Son fruit est d’une richesse telle qu’il pourrait permettre, à lui seul, la longue survie d’un être humain. L’olivier est d’ailleurs un arbre social: seul son contact avec l’homme, par la taille qui modifie son métabolisme, permet la récolte des variétés les plus riches et les plus fines. Enfin, et ce n’est pas la moindre de ses vertus, il est intimement lié à la plupart des mythes de l’hu­manité, Isis des Égyptiens, Pallas des Grecs, Minerve des Romains. De plus, la croix du Christ était, selon certains, de bois d’olivier. Et nul n’i­gnore qu’aujourd’hui encore, le rameau d’olivier est symbole de paix.

L’olivier est particulièrement résistant, même s’il préfère une température moyenne annuelle de l’ordre de 18 degrés. Cependant, des gels brusques ou de simples bourrasques peuvent compromettre sa floraison et même l’anéantir. Il ne supporte en aucun cas des températures inférieures à 12 ou 14 degrés sous zéro, surtout si elles se prolongent plus de deux jours. A cet égard, l’exceptionnelle rigueur de l’hiver 1956 a porté un coup très dur à l’olivier de Provence. Six millions d’arbres ont été gelés, dont la moitié ont pu être régénérés.

Nous évoquerons dans d’autres chapitres, consa­crés aux activités humaines et aux traditions, la cueillette de l’olive, la gastronomie qui y est liée et la fabrication de l’huile.

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