Provence. Carrefour unique, où se rencontrent l’homme et le soleil, l’eau et la montagne, la lumière et la vie. Avec, en prime, la culture et le sourire.
Terre généreuse et chatoyante, rythmes gais et légers, senteurs enivrantes et suggestives. Paisibles doivent être les heures, et facile l’existence. Entre les étés caniculaires et les hivers cléments, entre le feu du jour et l’ombre du soir, sous un ciel perpétuellement bleu, avec la bénédiction des papes d’Avignon et la complicité d’une mer sans marées ni malice, les dieux et les hommes ont inventé le bonheur.
Pourtant, l’Histoire n’a pas toujours fait de la Provence une oasis de paix. La mer n’a pas amené que des plaisanciers. Le mistral n’a pas animé que les moulins. Et la sécheresse a anéanti plus de récoltes que le soleil n’en a fait mûrir.
Il y a la Provence des touristes, aussi semblable que possible aux prospectus et aux récits aimables du qu’en-dira-t-on. Celle de la plage, de la mer, des festivals, du vin frais, de la bonne chère, de la pétanque, des résidences secondaires et de l’accent qui chante autant que les cigales.
Mais il y aussi la Provence des bergers, des artisans, des pêcheurs, des ouvriers… et des chômeurs. C’est que le soleil, s’il chasse les ombres, ne les élimine pas pour autant. Et qu’au pays du farniente de certains, il n’y a pas toujours de travail pour les autres.
En Provence comme en Camargue, la beauté des ciels, l’harmonie des heures et le souffle chaud de la nature se paient d’efforts, de persévérance et de volonté. Une première visite ne permet pas toujours d’en prendre la mesure. Les visages, les mots, les paysages évoquent la joie sans mélange. Il convient sans doute de dépasser cette impression initiale pour entrer vraiment au cœur de la Provence.