d. Entre César et Pompée

 

Chassés des rivages de la Baltique par un raz-de-marée, les tribus barbares des Teutons et des Cim­bres descendent la vallée du Rhône. Les Romains sont battus à Orange en 105 av. J.-C. mais les bar­bares interrompent leur avance, qui met l’en­semble de la Provence à leur portée, et refluent sur l’Espagne et le nord de la Gaule. L’alerte a été chaude et Rome choisit, pour mieux défendre la Narbonnaise, le consul Marius, qui plante son camp entre Arles et la Durance et qui, pour occu­per ses soldats en attendant le retour des barba­res, leur fait creuser les «fosses mariennes», canal latéral du Rhône, d’Arles à Fos. Un canal qui sera offert à Marseille pour lui permettre de mieux commercer avec la vallée du Rhône mais qui, en désenclavant Arles, permettra plus tard à cette cité de rivaliser avec Marseille. Mais m’anticipons pas…

Les barbares reparaissent en 102. Marius les laisse avancer jusqu’à Aix où il les surprend et les écrase. 100 000 guerriers sont mis hors de combat, si l’on en croit Plutarque. De ce jour, dans toute la Provence, le nom de Marius restera populaire.

Peu à peu, l’administration romaine déteint sur les habitudes provençales. Le commerce, lui aussi, dépend de citoyens romains que les autochtones doivent utiliser comme hommes de paille s’ils veulent faire commerce. Corruption, prévarica­tion, impôts accablants, la présence des procon­suls est écrasante.

De 58 à 49, la Narbonnaise a un proconsul célèbre, Jules César. Le futur dictateur, pour assu­rer ses arrières, déclare et gagne la «guerre des Gaules» à l’issue de laquelle un différend l’oppose à Pompée, seul autre survivant du triumvirat romain depuis la mort de Crassus.

Marseille, par sympathie personnelle et par crainte d’un pouvoir exorbitant qui serait attribué à César, marque sa sympathie pour Pompée. La suite des événements pèsera lourd dans l’avenir de la cité phocéenne: César se considère comme trahi et fait assiéger Marseille, par terre et par mer. La cité est prise en 49 et doit livrer ses armes, ses navires et une partie de son trésor. Plus grave, elle perd de fait son indépendance puisque lui sont retirées ses possessions sur le littoral – à l’exception de Nice -et même son immédiat arrière-pays, Allauch, Aubagne. L’empire marseillais est dès lors réduit aux dimensions de l’actuelle commune de Mar­seille.

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