Magdalena

 

Le 4 février 1976, un tremblement de terre de 7,5 sur l’échelle de Richter dévastait Guatemala City et tout le pays. 23.000 morts, 60.000 blessés graves, plus d’un million de sans abri. Ce fut la panique, puis la désolation. A Magdalena, petit village situé à une centaine de kilomètres de Guatemala City, aussi.

Sur 3.000 habitants, il y eut, ce jour-là, 40 morts et 150 blessés à Magdalena. Les maisonnettes furent pratiquement détruites, et même celles qui étaient restées debout étaient en trop mauvais état pour être habitées à nouveau.

C’est alors qu’intervint l’Aide suisse en cas de catastrophe, qu’on appelle ici, simplement, ayuda suiza. Des volontaires suisses sont venus sur place et ont formé des instructeurs locaux pour la reconstruction de 550 maisonnettes, 20 à 40 m2, structure de bois, base de béton, toit préfabriqué à double pan.

Ces maisons, construites avec la participation active de leurs futurs propriétaires, leur ont ensuite été remises presque gratuitement. Seules, quelques centaines de francs leur ont été demandés pour qu’ils se sentent réellement chez eux et que ces sommes modestes puisse servir à la mise en place d’infrastructures communales. C’est un Suisse, Toni Frisch, qui a lancé ce projet. Mais c’est aujourd’hui un jeune français, André Bessières, qui a été mandaté par l’Aide suisse pour la deuxième phase de cette action. Les maisons sont reconstruites. Chacun a peint la sienne d’une couleur différente. Autant dire que la calle suiza, la rue suisse, qui traverse le centre du village, est un rien bariolée.

Chacun sait que le Guatemala a sous ses pieds un véritable trésor de l’époque maya. Ceux des habitants qui avaient trouvé des pièces archéologiques lors de la construction ne les ont pas revendues mais remises à  un petit musée, construit en bambou. Les enfants des écoles ont appris, dès l’année dernière, à replanter des milliers d’arbres qui vont aider à combattre le déboisement et le ravinement dû aux pluies. A l’école, les jeunes filles réapprennent à tisser des huipiles, sorte de mantilles de belle facture, dont la tradition s’était perdue.

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