b. Les Prophéties de Nostradamus

 

Un Empereur naistra près d’Italie

Qui à l’Empire sera vendu bien cher

Diront avec quels gens ils se rallie,

Qu’on trouvera moins prince que boucher.

Ce quatrain n’évoque-t-il pas, à l’évidence, Napo­léon Bonaparte, sa naissance corse, son couronne­ment en France, ses alliances, ses intrigues et la cruauté des ses guerres? Il fait pourtant partie des «Vrayes centuries et prophéties» publiées à Lyon, en 1555, par Michel de Nostre-Dame, médecin et astrologue, né à Saint-Rémy-de-Provence d’une famille juive convertie au catholicisme.

Charlatan pour certains, devin visionnaire pour d’autres, Nostradamus n’a pas cessé, depuis la publication des Prophéties, de susciter engoue­ment ou méfiance. Peu avant sa mort, il avait même obtenu la charge enviée de médecin ordi­naire du roi de France pour avoir prédit la mort d’un des fils de Catherine de Médicis. Et, depuis, des livres plus ou moins sérieux ont fleuri, plu­sieurs fois par siècle, pour tenter d’appliquer aux événements du moment des prédictions tellement énigmatiques qu’on y découvre surtout ce qu’on y a soi-même apporté.

Nul, en tout cas, n’est prophète en son pays. De son vivant, Nostradamus inspira aux habitants de Salon, où il s’était retiré après les heures de gloire à la cour, plus de sarcasmes que d’admiration.

Il serait dommage que la querelle autour des Pro­phéties fasse oublier le talent et le courage de Nostradamus médecin. Etudiant à Montpellier, il avait interrompu ses études, une première fois, pour combattre à mains nues la peste qui s’était abattue sur la ville. En 1546, à la demande des autorités d’Aix, il sauva de la mort des dizaines de malades. Sa renommée ayant débordé les limites de la Provence, il fut appelé l’année suivante jusqu’à Lyon, où l’épidémie faisait d’atroces rava­ges. Là encore, usant de son secret et ne ména­geant pas sa personne, il obtint, semble-t-il, de surprenants résultats.

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