La victoire de César sur Pompée puis l’accession d’Auguste au pouvoir mettent fin à la république romaine, qui fait place à une solide monarchie impériale. La Pax Romana s’étend à l’ensemble de l’Empire. Pour la Provence, toujours partie intégrante de la Narbonnaise, c’est l’âge d’or. Les affaires sont florissantes. Le latin prend le pas sur le celte, le ligure, le gaulois et même, à Marseille, sur le grec. La Provence est romaine. Et riche. Pendant près de cinq siècles, il n’est plus question d’invasions, de rébellions, ni même de prévarications administratives. Les voies terrestres, bien entretenues, sont devenues des axes de communication faciles. Le cabotage est pratiqué sur toute la côte. Le pays produit du vin (jusqu’à l’interdiction édictée par l’empereur Domitien pour favoriser les exportations de vins d’Italie), du blé, de l’huile, des salaisons. Les «oppida» des hauteurs sont abandonnés au profit d’établissements construits dans les plaines, preuve que les dangers ont disparu.
A l’initiative des cités ou de riches propriétaires privés sont construits amphithéâtres, arènes, thermes, portiques, aqueducs, stèles et mausolées. Arles, Orange, Vaison, Glanum en conservent aujourd’hui de splendides vestiges et certains théâtres romains servent toujours aux liesses et aux jeux populaires.