Province et Provence, les deux mots se confondent au temps des Romains, lorsque la Provence n’est qu’une province romaine. Mais la Provence, si elle puise une partie de son passé aux sources de l’Empire, n’est pas romaine pour autant. Les envahisseurs – au pays de la porte ouverte, on dirait plutôt hôtes, ou visiteurs – se succèdent et ne se ressemblent pas. L’humanité semble y avoir été attirée, retenue, dès les premiers matins de l’Histoire. On a trouvé dans les grottes de Grimaldi, près de Menton, des restes paléolithiques parmi les plus anciens. L’époque néolithique, elle, constitue dans la basse vallée du Rhône un véritable fourmillement humain. Puis, à l’âge du bronze, les Ligures construisent les premières cités fortifiées, premiers exemples de ce que sera toujours la Provence, une région où la survie est à la merci des menaces extérieures. Les Grecs, qui fondent Marseille et limitent leurs ambitions à la côte, apportent l’olivier et la vigne. Les Celtes fédèrent les cités. Les Romains font de la Provence une province narbonnaise, puis confèrent à Arles le rôle de capitale de la Romanie occidentale. Ce temps des fastes et de la gloire a laissé en Provence de nombreux et somptueux vestiges.