09. Le triangle sacré de la Camargue

 

000 Chevaux étang SCAN0087~1

La Camargue est une île en forme de triangle. Certes, quelques ponts – et deux bacs – permet­tent d’y accéder facilement par deux de ses faces, formées par le Petit et le Grand Rhône. Quant au littoral, les bateaux n’ont pas pour habitude d’y accoster. Mais ces 75 000 hectares de sable, de marécages, d’étangs, de rizières et de bois sont, matériellement, séparés du reste de la Pro­vence, comme d’ailleurs des bourgades amies du Languedoc voisin.

De formation récente, la Camargue n’a cessé de se modifier au fil des derniers siècles. A titre d’exemple, les Saintes-Maries-de-la-Mer qui, au moyen-âge, se trouvaient à plusieurs kilomètres de la Méditerranée, ont aujourd’hui les pieds dans l’eau. N’était la protection d’une solide digue arti­ficielle, elles pourraient disparaître dans les flots en quelques décennies! Pourtant, on peut consi­dérer que, depuis les aménagements effectués en 1711, le pourtour de la Camargue s’est stabilisé.

Nulle part l’altitude ne dépasse cinq mètres et plus de la moitié de la Camargue est formée d’étangs, de marécages ou de «sansouire», plaine argileuse saline qui est inondée dès la première pluie d’hi­ver. Autant dire que la terre et l’eau sont intime­ment mêlées. Les inconvénients pratiques d’une telle situation n’échapperont à personne. Les avantages sont, eux, apparus récemment: la diffi­culté de construire en «dur» sur des terres si mol­les, l’impossibilité d’accéder à une grande partie de la Camargue, ont protégé cette région des atteintes industrielles et touristiques. L’image que présentent, à l’ouest le complexe balnéaire de la Grande Motte, à l’est l’Europort de Fos, indiquent bien ce qu’il serait advenu de la Camargue sans ces inconvénients providentiels. Mais le combat n’est pas gagné pour autant…

 

Laissez un commentaire. Merci.