Jean Liardon a 70 ans

Publié le 02/02/2010 par alexadmin

Cher Jean,

Je ne fais pas partie de tes amis d’enfance, même si je suis né, moi aussi, pendant cette saleté de guerre. Nous nous sommes rencontrées beaucoup plus tard, à l’occasion d’une émission de télévision. C’est alors seulement qu’est née notre longue, fidèle et discrète amitié.

Pour m’être intéressé à la vie de Jacques Brel, je savais que tu lui avais ouvert le chemin du ciel. Rien de plus. Tu n’étais encore pour moi qu’un nom sans voix et sans visage. J’ai débarqué un jour avec ma petite caméra et nos deux timidités se sont soudain estompées. Tu m’as permis de voir quelques minutes de l’extraordinaire film que tu avais tourné en compagnie du grand Jacques apprenti aviateur, lors d’une expédition aérienne en direction des Antilles, avec une escale accidentelle et un rien accidentée dans le Grand Nord… J’ai vu aussi une jolie frimousse en noir et blanc dans « Jean-Jean et le père Noël ». Et aussi le splendide document, « Voltige, mon rêve », que tu avais dédié à ton fils et que Brel avait « musiqué » tout exprès.

J’ai aussi rencontré Charlie, ton double immobile, encapuchonné comme au temps de Mermoz, dans cette maison provençale qui vous accueille si chaleureusement chaque année, Jane et toi, malgré la distance et le temps. Je me rappelle aussi avoir atterri de nuit à Genève, toi aux commandes, moi en presque co-pilote. Emotion.

Tu es resté pour moi un grand frère, souvent éloigné mais jamais distant. Tu es aussi devenu pour mon fils Amalric, présent au direct de Zigzag Café, un symbole et une espérance. La preuve ? Il termine dans un mois sa formation de pilote professionnel et je suis sûr que, brevet en poche, il saura se souvenir de la petite flamme que tu as allumée dans son cœur, sous les lumières du grand studio.

Bon anniversaire donc, mon cher Jean, et que la vie continue pour Jane et toi comme un long fleuve tranquille et passionnant. Le temps n’existe pas, seuls les événements comptent, disait Einstein. Non, le temps n’existe pas. Je pars dans une heure pour la Provence où je vais embrasser ma petite maman. Elle aura 100 ans en juillet, lorsque vous serez en Avignon. Tu vois bien que le temps n’existe pas !

Alex

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