b. Le Vieux-Port et la Canebière

 

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De Singapour à Valparaiso, tous les marins du monde connaissent le Vieux-Port et la Canebière. Le Vieux-Port s’ouvre à l’ouest, entre les forts St-Nicolas et St-Jean, et fut longtemps séparé de la Canebière (qui s’appelait alors Plan Fourmiguier) par les arsenaux. Le nom de Canebière vient du chanvre, tissé et vendu alors dans cette rue.

Aujourd’hui, avec l’ouverture, déjà ancienne, des bassins de la Joliette et celle, plus récente, de Fos­-sur-Mer, le Vieux-Port n’accueille plus que des bateaux de plaisance ou de promenade, enchevê­trés et pittoresques. Sur les quais, les restaurants et leurs terrasses ont remplacé accessoires nautiques, poissonneries et ravaudeurs de filets. On continue cependant d’y savourer une des meilleures bouil­labaisses de la côte.

Quant à la Canebière, avenue en pente qui pique droit sur le Vieux-Port, elle est de jour une artère animée et luxueuse. La nuit, pourtant, elle retrouve ses activités de toujours. Marins et tou­ristes se retrouvent à la devanture des cafés puis dans des lieux plus sombres, prolongements natu­rels de la vie d’un grand port.

Ces activités nocturnes, liées aux facilités que représentent les très nombreux mouvements maritimes et aériens, ont malheureusement trans­formé une partie de Marseille en repère sûr pour la pègre du proxénétisme, les trafiquants de dro­gue ou d’influence et les petits voleurs nés de la misère et de l’exil. Marseille est devenue une pla­que tournante de la French Connection et les efforts de la police, parfois infiltrée elle-même par des éléments douteux, ne parviendront pas avant longtemps à rétablir la primauté du droit sur la violence, la ruse ou l’intimidation.

Il n’empêche que Marseille, la plus ancienne des grandes villes de France, mérite indiscutablement une visite. Le tempérament jovial des Marseillais sait effacer les ombres. L’architecture des anciens hôtels particuliers et celle, plus moderne, de la première «unité d’habitation» construite par Le Corbusier, valent un détour. Attention, à propos de cette réalisation révolutionnaire que l’archi­tecte suisse baptisa, en 1952, la «Cité Radieuse», vous en trouverez plus sûrement le chemin si vous questionnez les Marseillais en utilisant son surnom, amical et sarcastique, la «maison du fada».

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