Manitas de Plata

 

C’est tout juste si je l’avais croisé, étoile montante de la musique gitane, dans tel bar d’Aigues-Mortes où il venait souvent en voisin. Aujourd’hui, je regrette de n’avoir pas tenté une vraie rencontre mais alors, je préférais déjà aux vedettes en pleine lumière les humbles de la pénombre. Dans le cas de Manitas, j’avais tort.

J’en ai pris conscience bien plus tard, lorsqu’en 1994 nous nous sommes rencontrés à Genève. J’avais à l’esprit ses frasques amoureuses, ses voitures de luxe jouées et perdues aux dés, sa légende. C’est un tout autre homme qui m’a accueilli, simple, réservé, pudique, croyant. Après de longs mois de silence, il reprenait provisoirement la guitare et la route pour soutenir ses neveux du groupe Camargue. C’est de cet instant que date le seul témoignage filmé d’une rencontre que je lui avais promis de reprendre un jour, du côté de la Grande-Motte, et qui ne s’est jamais faite.

Au lendemain de sa mort, pour me faire pardonner cette infidélité, je suis retourné dans mes archives et en ai extrait ces quelques minutes de grâce.

Une réflexion sur « Manitas de Plata »

Laissez un commentaire. Merci.