d. Le soleil en bouteille

 

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Provence et, plus modestement, Camargue pro­duisent d’importantes quantités de vin. Certains crus sont justement célèbres (Châteauneuf-du-Pape), d’autres injustement méconnus; d’autres encore ont plus de soleil sur l’étiquette que dans la bouteille… Il est donc difficile de donner des conseils ou de faire des recommandations. On peut cependant ranger les vins de Provence en quatre catégories.

Côtes-du-Rhône

L’appellation «Côtes-du-Rhône» est utilisée par plus de 100 communes. Nombre d’entre elles, qui se trouvent à l’ouest du Rhône ou au nord des limites de la Provence, ne relèvent pas de ce livre. C’est bien dommage.

En terre strictement provençale, on retiendra par­ticulièrement les vignobles de Châteauneuf-du-Pape, Gigondas, Vacqueyras, Cairanne, Rasteau. Ils produisent des vins rouges lourds et puissants, qui conviennent particulièrement à des mets de gibier ou à des plats de viande rouge en sauce, ainsi qu’à des fromages marqués au goût.

Côtes-de-Provence

Rouges, blancs ou rosés, ce sont des vins qui n’ont obtenu l’appellation contrôlée que depuis quel­ques années. Ils n’ont pas encore acquis droit de cité dans le monde des grands vins et c’est, pour la plupart, justice.

La terre, les cépages, le sol de la moyenne-Pro­vence permettraient pourtant de produire de bons vins. Mais une certaine inertie, renforcée par la difficulté que rencontrent les producteurs exi­geants à commercialiser les vins de grande qua­lité, fait que la quantité continue trop souvent à primer la qualité.

De plus, la faiblesse économique des petits pro­ducteurs les oblige généralement à confier leur récolte à des coopératives qui ne manifestant pas toutes un parfait respect du vin. Le bon moyen de se procurer des Côtes-de-Provence (le rosé restant le plus agréable) est donc de goûter la production de plusieurs coopératives et vignerons privés avant de faire son choix. Cette possibilité ne concerne, bien sûr, que le visiteur.

Cependant, quelques grandes marques (Ott, etc.) garantissent un certain niveau de qualité. Les prix, eux aussi, sont assez différents…

On notera pourtant que quelques crûs géogra­phiquement limités (Coteaux d’Aix par exemple) sont de meilleure tenue. On rangera aussi dans les Côtes-de-Provence deux crûs, le Cassis et le Ban­dol, qui trouvent une saveur particulière à mûrir à proximité des calanques et de la mer. Le rouge et, plus encore, le blanc, seront alors préférés au rosé.

Côtes-du-Ventoux

A mi-chemin entre les Côtes-du-Rhône, lourds, et les Côtes-de-Provence, légers, les Côtes-du-Ven­toux produisent un rouge honnête et franc, sans prétention. Longtemps vendus aux grands pinar­diers pour l’élaboration de vins de table en litre, il est aujourd’hui commercialisé sous un label plus régional. Nul ne s’en plaindra, même s’il n’y a pas de miracles à en attendre.

Vin des sables

Le nord du triangle camarguais, ainsi que les ter­res situées à l’ouest du Petit-Rhône, possèdent un sol particulier, fait de sable et de quelques affleu­rements salins. Il en résulte un vin, généralement rose-pâle, qui porte parfois le nom de «Vin Gris» ou de «Vin des sables». Le terroir n’étant différen­cié par aucun relief ni aucune particularité géolo­gique, il a été possible de fabriquer ce vin en gran­des quantités, de qualité moyenne mais suivie. La plus grande société, qui appartient aux Salins du Midi, commercialise ce vin sous le nom de Listel.

 

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