d. La Fontaine-de-Vaucluse et la Vallée close

 

La source de la Sorgue garde son mystère. Ses eaux proviennent-elles de la montagne de Lure, du mont Ventoux ou de plus loin encore, nul ne sait. S’agit-il d’une résurgence ou d’une simple exurgence? Les expériences tentées depuis plus d’un siècle n’ont pas donné de réponse précise, même s’il a été prouvé que la Nesque, qui se perd au pied du mont Ventoux, approvisionne pour partie la Fontaine.

Une chose est sûre, c’est que le lieu où sourd la Sorgue est béni des dieux. Au pied d’une falaise de plus de 200 m, un lac bleu (en période de grandes eaux) ou une cascade prise dans la mon­tagne surgissent de l’obscurité pour agrémenter cette vallée close où le poète Pétrarque venait s’attendrir au souvenir de Laure, belle jeune femme dont il n’avait qu’entrevu le regard, lors d’un office religieux à Avignon…

Rivière limpide et poissonneuse, la Sorgue file ensuite à travers les modestes déclivités d’un pays où mûrissent tous les fruits, tous les primeurs, au soleil insistant de Provence, à l’abri du mistral grâce aux haies de cyprès ou de roseaux. Elle tra­verse l’Isle-sur-la-Sorgue où, naguère, elle animait les roues à aubes des minoteries. Il en subsiste quelques unes qui, au beau milieu de la cité, déversent le flot clair de leurs godets sur de larges pierres gantées de mousses et d’algues.

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