d. L’enfance maltraitée

Enfants battus, violés, prostitués. Enfants rejetés par les parents (manque d’amour). Ceux qui ne mangent pas à leur faim. Ceux qui manquent de soins : habits, hygiène, santé. Enfants qui mendient, volent par obligation pour survivre. Ceux qui n’ont pas d’éducation par manque d’école. Ceux qui n’ont ni loisirs ni jeux. Atteinte à la dignité des enfants. Non-assistance à ces derniers. Solitude, isolement et ses conséquences.

Le texte ci-après illustre une pièce de théâtre imaginée et montée par les enfants de l’atelier de réflexion sur l’enfance maltraitée regroupant principalement des enfants de France, de Suisse, du Cambodge et du Sénégal.

Situation de départ : le petit frère affalé devant la télé. La sœur, les pieds sur la table, la mère s’affaire.

Hieng rentre, elle boude, elle cache quelque chose, elle traverse la salle.

La mère : C’est à cette heure-là que tu rentres ?

Jérôme la suit, l’esquive. Il se précipite vers la mère.

Jérôme : Maman, maman, il y a Hieng qui a caché son bulletin scolaire sous le tapis.

Déborah : Et alors ? Elle a caché son bulletin scolaire. Qu’est-ce que cela peut te faire ? de quoi, tu te mêles, bouffon ?

Jérôme va chercher le bulletin.

La mère : Ça suffit vous deux. Allez, à table. (Elle prend une marmite, puis vers Hieng) : A table. Tiens-toi bien toi (elle bouscule Déborah).

Jérôme s’assied, Déborah retire ses jambes, Hieng renfro­gnée arrive à table.

Jérôme : Qu’est-ce qu’on mange ?

Déborah : Ben, du riz — comme tous les jours — qu’est-ce que tu crois…

Hieng : J’ai pas faim (elle repousse son assiette, tient sa tête dans ses mains).

Le père entre, lourd, fatigué, titubant.

Le père : B’jour. Tiens-toi bien, toi (s’adressant à Hieng). Qu’est-ce qu’elle a, encore, elle ? Toujours quelque chose qui va pas…

La mère : Moi, je sais ce qu’elle a… Tiens regarde (elle tend le bulletin au père).

Le père : Quoi ? 6 en maths, « ne fait rien en classe ». Qu’est-ce que tu crois ? Ça va pas se passer comme ça… (il la gifle).

Mouvements à table, Hieng se lève en criant « non, t’as pas le droit, je veux pas… ». Le père enlève sa ceinture, le pantalon tombe. Il le tient ridiculement… Part dans la chambre.

Le père : Tu vas voir si j’ai pas le droit. (Il tient sa ceinture. Il frappe le sol — bruits de ceinture.)

Déborah a remis les pieds sur la table, Jérôme est de nouveau devant la télé : il monte le son.

Hieng : Non, t’as pas le droit — Aïe, tu fais mal — Non —Aïe. Aïe…

Tout d’un coup, les cris s’arrêtent. Tout le monde regarde du côté de la chambre. Hieng rentre, échevelée. Puis s’avance, s’adressant au public : Et vous, qu’est-ce que vous auriez fait pour moi ?

 

LES ENFANTS MALTRAITÉS

Libérez-nous de l’emprise du mal. Parents, ayez le sens de la famille pour que vos enfants n’aient pas recours aux vices : la drogue, la délinquance. Alarme ! Rassemblons-nous, enfants du monde, pour former : UN.

OUF, les médecins du monde sont là. Chers médiateurs, nous vous prions de bien vouloir vous pencher sur notre sort car nous, enfants, nous sommes les fruits d’une nation. Garantissez-nous d’être mieux traités et de recevoir une bonne éducation afin que demain nous ayons au moins le sens de la famille. Aidez-nous afin de rétablir notre condition de maltraités pour mieux servir dans le monde de demain.

Groupe d’enfants sénégalais

L’ENFANT

L’enfant a besoin d’amour, de loisirs, de protection…

Il doit aussi être aimé par les gens qui l’entourent.

Il doit être comme toutes les personnes, quels que soient ses défauts ou la couleur de sa peau.

Il a le droit à une famille, aux jeux, aux copains, à tout ce qu’un enfant nécessite et dont il a besoin.

Il faut qu’il aille à l’école et qu’il sache lire, écrire et compter pour que plus tard il puisse faire quelque chose d’important dans sa vie. L’enfant a toujours besoin de quelqu’un à côté de lui pour résoudre ses problèmes car lui aussi a le droit d’exprimer ses sentiments.

Martha, 14 ans, Colombie

L’ENFANT ET LA FAMILLE

La famille : Un enfant doit avoir une famille qui l’aime, le respecte, l’éduque et le protège.

L’habitat : Tout enfant a droit à un logement décent, à un environnement qui permettent son épanouissement.

La protection : Le but de la famille est de protéger l’enfant contre toutes les agressions morales et physiques qu’il pourrait subir.

La compréhension : L’enfant a le droit de s’exprimer librement. Il doit être écouté et son avis pris en considération. La famille et la société doivent aider l’enfant à recevoir et à répandre les informations et les idées et l’aider à exprimer son opinion.

L’éducation : Tous les enfants ont droit à une éducation familiale et scolaire. Toute éducation doit favoriser le développement et la personnalité de l’enfant. L’éducation doit favoriser le sens des responsabilités et le respect d’autrui dans les principes universels des Droits de l’Homme. Pour cela, l’école primaire doit être obligatoire et gratuite pour tous.

Le jeu : Tous les enfants ont droit au repos. Tous les enfants ont le droit de jouer. Les établissements doivent mettre en place des activités, culturelles et récréatives. L’État doit veiller au respect de ce principe.

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