Au terme de cette année qui célèbre le bicentenaire de la proclamation des Droits de l’Homme, je salue une initiative qui, grâce à ce voyage sur l’ancienne route des esclaves, a donné la parole aux enfants.
C’est avant tout ces enfants que je tiens à féliciter du travail qu’ils ont accompli, de leur détermination et du courage dont ils ont fait preuve.
Enfants des conflits, ils sont les victimes innocentes de la guerre.
Dans le tiers monde, ils sont les premiers frappés par la malnutrition et par l’impossibilité d’accéder aux soins, même les plus élémentaires.
Dans nos sociétés développées, ils sont confrontés à la drogue, aux mauvais traitements ou tout simplement au desserrement des liens familiaux.
Aujourd’hui, rien n’est plus important que de protéger un enfant dans son intégrité physique, mentale, spirituelle.
L’enfant mérite un statut juridique à part entière. Cette place faite à l’enfant va enfin être reconnue officiellement grâce à l’approbation par les Nations unies de la Convention internationale des Droits de l’Enfant.
Il aura fallu attendre dix années pour que ce projet aboutisse. Les Français ont joué, pendant toutes ces années, un rôle déterminant pour que progresse cette idée. Les mouvements familiaux, les organisations humanitaires, comme Médecins du Monde, les pouvoirs publics en ont été, chacun à leur façon, les acteurs indispensables.
Il s’agit en effet d’une pierre fondamentale apportée à l’édifice du droit humanitaire, ce droit du XXè et du XXIè siècle. Aussi, je souhaite que la France soit l’un des premiers pays à ratifier cette convention et que les travaux d’adaptation de notre droit national soient rapidement menés à bien.
Le cadre juridique est devenu nécessaire mais nous ne pouvons oublier que le droit fondamental, si affirmé par les enfants à l’issue de leur périple, est leur «droit à l’enfance».
François MITTERRAND