MESSAGE DE GEORGINA DUFOIX
Bravo pour votre belle initiative. Je suis de tout coeur avec vous pour qu’aboutisse le grand message dont vous êtes porteurs. Chaque enfant porte en lui l’humanité tout entière. Respecter les enfants, c’est respecter notre condition d’homme. Que signifie respecter ? Comment allier la nécessaire protection et le droit de chacun ? Votre mission est d’essayer de trouver le socle de cette réflexion. Vous venez de pays différents, vous venez de cultures différentes et c’est en cherchant à vous comprendre que vous trouverez les réponses qui, alors, s’imposeront à chacun d’entre nous.
MESSAGE DE HARLEM DÉSIR
Chers messagers,
Ces jours-ci, comme vous le savez, nous célébrons à Paris le bicentenaire de la Révolution française et de la Déclaration des Droits de l’Homme.
Ce 14 juillet, j’ai pensé à vous et à votre message.
J’ai pensé aux enfants de Beyrouth qui grandissent et meurent sous les bombes et qui tiennent plus souvent une arme qu’un stylo ou un cahier dans les mains, à ceux qui sont vendus pour être prostitués en Thaïlande ou aux Philippines, à ceux qui travaillent 10 heures par jour dans des mines en Bolivie, aux enfants du Sud-Soudan qui meurent de famine pendant que nos hangars regorgent de stocks en surplus, ou à ceux-là encore qui ont été écrasés par les tanks sur la place Tienanmen, mais aussi à ceux qui, en France même, sont battus par cruauté ou désespoir.
Il faut que vous en parliez car sans quoi qui parlera des Droits de l’Enfant ?
C’est votre génération qui aura à inventer un monde où les relations entre les peuples ne soient plus basées sur la violence et le racisme, sur la domination et l’exploitation des uns par les autres.
C’est pourquoi il est important que vous fassiez entendre votre voix auprès des puissants de ce monde, car c’est eux qui gouvernent mais c’est de vous et de votre avenir qu’il s’agit.
Autrefois, sur la route que vous suivez et dans le lieu où vous êtes réunis, on faisait commerce de millions d’esclaves pour le profit égoïste de quelques-uns.
Aujourd’hui, vous dessinez sur la carte une route de fraternité et d’échanges culturels entre des continents et des hommes dont les différences doivent être respectées, mais qui doivent aussi bénéficier tous des mêmes droits.
De la route de la honte vous faites la route de l’espoir. Votre équipage, lui-même venu des quatre coins de la Terre, est un signe pour l’avenir.
Continuez à sillonner les chemins de l’avenir, vous ne pourrez qu’être entendus.
En vous souhaitant de bons débats et du courage pour la traversée, je vous adresse mon plus amical souvenir.
Harlem Désir Président de SOS Racisme
MESSAGE AUX ENFANTS DE LA CROISIÈRE
« SUR LA ROUTE DES DROITS DE L’ENFANT »
Vous faites en ce moment un très beau voyage et je voulais, avant que vous ne repartiez, vous souhaiter bon vent et bonnes voiles avec votre magnifique bateau.
Mais ce voyage, il est très important non seulement pour tous les enfants du monde que vous représentez ici, mais aussi pour tous les hommes.
Vous avez emporté avec vous la Convention des Droits de l’Enfant, vous savez que les hommes ont commencé à y penser à la fin de la dernière guerre mondiale lorsqu’ils se sont rendu compte qu’à cause de leur folie des millions d’enfants étaient morts dans des conditions atroces, sous des tapis de bombes, mais aussi de froid et de faim dans des camps de concentration, ou perdus dans les forêts d’Europe.
Ils ont compris alors qu’un monde qui ne savait pas protéger les enfants était un monde qui mourait.
Il aura fallu plus de quarante ans pour que les États des Nations unies se mettent d’accord et que vous puissiez aujourd’hui porter cette Convention et vos questions à New York.
Il faut que dans quelques mois ce texte soit voté par les Nations unies.
Il faudra ensuite que les États y adhèrent et alors seulement partout dans le monde les enfants auront les mêmes droits, seront protégés contre la guerre, mais aussi contre la faim, le froid, la maladie, partout dans le monde les enfants pourront grandir dans leur famille « dans un climat de bonheur, d’amour et de compréhension».
La Convention sera adoptée plus facilement si tous les représentants des États savent que les enfants la veulent et les regardent.
Vous représentez un peu le regard des enfants du monde et je suis très heureuse aujourd’hui de vous souhaiter bonne chance à vous qui êtes aujourd’hui des messagers de l’espoir du monde.