Je ne me sens pas toujours à mon aise aux Etats-Unis. Et pas seulement depuis le 11 septembre 2001.Pourtant, je m’y suis rendu souvent, et avec quel plaisir ! Montagnes Rocheuses, Floride, Dakota, New-York, Minnesota, Utah, Californie, Louisiane. J’y ai même partagé la vie des cowboys et, avec l’ami Maximilien Bruggmann, nous en avons tiré un livre dont nous pouvons être fiers.
Alors pourquoi cette gène ?
En y réfléchissant bien, j’ai du mal avec le mélange de liberté et d’inquisition. La liberté, ce sont bien sûr les grands espaces où on ne rencontre pas un sel uniforme sur des milliers de kilomètres; la Constitution aussi, bien sûr, qui garantit plus que toute autre la liberté d’expression. Inquisition, le mot surprend sans doute davantage. Elle commence par la façon dont douaniers et policiers vous accueillent à l’aéroport mais au fond, elle est beaucoup plus insidieuse. La liberté de pensée est totale mais allez donc vous dire communiste. La liberté de conscience est totale mais allez donc vous dire athée. Ce ne sont pas les institutions qui vous poursuivront, ce sont les gens. Par étroitesse d’esprit ? Plutôt par ignorance, ce qui revient un peu au même. L’inculture ambiante est terrifiante, il n’est que de lire les journaux ou de regarder la télévision pour s’en convaincre.
Bref, l’Américain moyen est irrémédiablement moyen. Heureusement, tous les Américains ne ressemblent pas à la moyenne. C’est en allant à leur rencontre que j’ai éprouvé un véritable et profond plaisir. Et que je l’éprouverai encore, j’espère.
Vidéos