i. Le cas particulier de la Camargue

 

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La Camargue n’existe que grâce à la ténacité du Rhône et à la complaisance de la Méditerranée. Que le fleuve cesse d’apporter ses alluvions (les barrages hydroélectriques et d’irrigation en ont déjà amoindri l’importance), que la mer se peuple de courants maraudeurs, et la Camargue pourrait disparaître de la carte comme elle s’y est installée – sans qu’on s’en aperçoive vraiment.

Delta alluvionnaire remanié par la nature, puis par les hommes, au cours des siècles derniers, la Camargue est aujourd’hui un triangle totalement plat, limité au Nord par les deux bras du Rhône et, au sud, par la Méditerranée. Région très large­ment marécageuse, où les crues du fleuve comme les écarts de la mer ont une importance considé­rable, au point qu’une bonne partie de la Camar­gue, émergée l’été, est submergée l’hiver sous une eau saumâtre où s’épanouissent une faune et une flore très différentes des variétés terrestres voisines.

La difficulté d’accès, la précarité des ressources et les risques de malaria ont longtemps tenu l’homme à distance respectueuse. Les techniques du XXème siècle, les progrès sanitaires et l’explo­sion du tourisme auraient pu faire de la Camargue l’objet de toutes les convoitises et de tous les excès, Heureusement, l’ensemble du territoire a été déclaré, en 1967, Parc Naturel Régional. Les atteintes précédentes n’ont pas été supprimées, mais les atteintes nouvelles sont rares. La faune, la flore, les activités traditionnelles d’élevage (tau­reaux, chevaux) sont protégées et encouragées. On peut donc raisonnablement espérer que, malgré la rapacité des promoteurs de tout poil, la Camargue restera un univers hors du temps. Pour­tant, une menace plane sur son équilibre: le Rhône, dont la pollution va croissant, apporte l’essentiel de l’eau nécessaire à la vie des plantes et des animaux…

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