Le cycle de Noël ne prend fin, en Provence, qu’à la Chandeleur (Fête des Chandelles), le 2 février. Les festivités, de Noël à la Chandeleur, en passant par le Nouvel An et la fête des Rois, s’étalent donc sur quarante jours. Et même deux mois si on tient compte des préparatifs. C’est à la Sainte-Barbe en effet, le 4 décembre, qu’on place dans des assiettes, sur un coton humecté, du blé ou des lentilles qui prendront place, vingt jours plus tard, devant la crèche. Si les graines ont alors correctement germé, ce sera promesse de bonnes récoltes. Sinon…
Le 24 décembre, traditionnellement, on ne réveillonne pas mais on s’attable dès sept heures pour le «gros souper», repas plutôt maigre, où alternent brandade de morue, cardons en sauce blanche, petits escargots de Provence, omelette, sans oublier les treize desserts, un nombre obligatoire, en l’honneur de Jésus-Christ et des apôtres.
La liste des treize desserts varie légèrement selon les régions, les époques et les ressources du terroir ou de la famille. Pourtant, celle qu’en dresse Fernand Benoît donne un exemple intéressant et fréquent. Elle comprend raisins, figues, amandes, prunes de Brignoles, poires d’hiver, pommes, cédrat confit, confiture de coings au moût de raisin, nougat blanc, nougat noir, galettes rondes et, toujours, «pompe»: gâteau plat, à l’huile, fendu en forme de croix et qu’il est indiqué de rompre plutôt que de couper, à peine d’être ruiné dans l’année.