g. Wisigoths, Burgondes, Francs et Sarrasins

 

Depuis le début du Veine siècle, des hordes bar­bares déferlaient sur la Gaule mais la Provence restait épargnée. Cependant, avec l’effritement de l’autorité romaine, Wisigoths et Burgondes s’en­hardissaient à quelques coups de main et grigno­taient les limites de la Provence au point qu’en 476, lorsqu’un coup d’Etat renverse à Ravenne le dernier empereur d’Occident, le roi wisigoth Euric s’empare d’Arles et de Marseille. Alaric II, son fils, maintient cette domination malgré quelques incursions du roi burgonde Gondebaud. C’est alors qu’interviennent les Francs qui, en 534, atta­quent Arles. Dès lors, la Provence est intégrée au royaume franc. Pour la première fois, elle est diri­gée par un peuple nordique, qui tient capitale à Orléans, Reims ou Paris. Les fils de Clovis, héri­tiers de la couronne mérovingienne, se déchirent. La Provence en pâtit. L’anarchie s’installe, la Pax Romana a définitivement disparu et ce qu’elle impliquait de culture s’étiole au point que, pour connaître les épisodes de cette sombre époque, on ne trouve plus même de chroniques dûes à des Provençaux. Seuls, des documents appartenant à des pays voisins permettent d’en suivre la chrono­logie. Les villes déclinent. Les arènes d’Arles et d’Orange ont cessé d’être des lieux de réjouissan­ces. Abandonnées, elles sont occupées par des constructions hâtives où s’entassent des campa­gnards venus chercher en ville un peu de sécurité.

La Provence est désormais à la frontière du royaume des Francs et de l’empire des Arabes. Les dissensions des Francs permettent aux Sarra­sins de remonter le Rhône jusqu’à Lyon, et même Luxeuil. Plus à l’ouest, ils atteignent Poitiers où Charles Martel stoppe leur avance en 732. La Pro­vence, elle, hésite entre Sarrasins et Francs, qui lui sont aussi étrangers les uns que les autres. Mal lui prend de pencher, finalement, pour les premiers: Charles Martel fait massacrer la plus grande partie de la population d’Avignon.

L’administration franque, toujours menacée par les incursions sarrasines, établit peu à peu son emprise. La Provence perd sa personnalité et peut-être aussi son âme.

Laissez un commentaire. Merci.