Cette succession d’événements géologique détermine l’aspect géographique de la Provence contemporaine. Ainsi, à l’intérieur d’une entité provençale aux limites assez bien définies (Rhône, Méditerranée, Alpes Maritimes, nord de la chaîne du Ventoux / Montagne de Lure) cohabitent des reliefs et des microclimats très différents.
La haute-montagne appartient, de fait, aux contreforts des Alpes. Les altitudes y sont telles (3051 m au mont Pelat) que l’essentiel de la vie est limité aux vallées. Seuls, les bergers, chasseurs et alpinistes s’aventurent, à la belle saison, à proximité des sommets. Les hivers sont rudes et la seule ressource, exception faite des pâturages d’été, est constituée par les bois.
A la différence des massifs alpins de Haute-Provence, souvent orientés nord-sud à l’image des Alpes et intriqués de manière complexe, les montagnes typiquement provençales sont de structure simple. Le Ventoux (1912 m) et la montagne de Lure (1827 m) constituent en fait une seule et même chaîne orientée est-ouest, interrompue seulement par la coupure de Sault. Les Maures et l’Esterel, obstacle rocheux auquel se heurte la Méditerranée, ont des altitudes plus modestes (780 m au signal de la Sauvette, 616 m au mont Vinaigre), même si le franchissement en reste ardu. Le Lubéron, qui limite au nord la grande plaine provençale, culmine à 1125 mètres. Quant à la chaîne de la Sainte-Baume, à la montagne Sainte-Victoire ou à la chaîne des Alpilles, elles présentent certes des reliefs vifs et hardis mais n’apparaissent que comme des accidents de taille limitée dans une Provence où prédominent la plaine et les collines.