Jean-Camille Nicolaï

 

Si un bandit fut vraiment «d’honneur», c’est bien Jean-Camille Nicolaï. Issu d’une honorable fa­mille, il avait fait des études au collège d’Ajaccio. Son frère Napoléon était moins calme. Il avait en­levé la fille d’un riche propriétaire de Porto-Vecchio. Celui-ci, non content d’avoir recouvré sa fille et d’avoir fait condamner Napoléon pour détourne­ment de mineure, lui déclara la vendetta: «Garde-toi, je me garde!»

Nicolai Jean-CamilleCe qui devait arriver arriva, les deux hommes se rencontrèrent, dégainèrent et Napoléon tomba, baigné dans son sang. Ce n’était pas encore assez pour le père outragé qui, allumant un grand feu, y jeta le corps de son ennemi. Traduit en cour d’assises, l’assassin fut remis en liberté. Il ne restait plus à Jean-Camille Nicolaï qu’à se venger. Le 14 juillet, alors qu’il se rend aux festivités républi­caines organisées à Porto-Vecchio, le père assassin tombe raide mort, atteint de deux balles, dans les bras de gendarmes atterrés. Nicolaï vient en­core plaisanter devant le corps de sa victime puis, sans que les gendarmes aient pu se saisir de lui, il gagne le maquis. Il en descend parfois, pousse jusqu’à Ajaccio où, narguant la police, il fréquente en gentleman les établissements huppés de la ville. Un jour, il aborde même, dans la rue, le préfet de Corse, sous prétexte de lui demander un renseignement.

Nicolaï a pourtant la nostalgie de sa famille et de son village. Le 19 avril 1888, déguisé en femme, il assiste à une noce lorsque les gendarmes font irruption dans la maison. On ne tergiverse pas avec les bandits. Les balles claquent et Jean-Camille Nicolaï meurt parmi les siens.

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