Paradoxalement, alors qu’elle avait joui d’une autonomie certaine au temps de la Pax Romana, c’est au moment où l’emprise franque est la plus forte que la Provence devient un royaume virtuellement indépendant.

A la suite de la dislocation de l’Empire de Charle­magne, la Provence revient à l’un de ses trois fils, Lothaire, dont le domaine s’étend de la mer du Nord à l’Italie. A sa mort, nouveau partage. Le duché de Lyon et la Provence reviennent à Charles, son troisième fils, qui prend le titre de roi. Mais son règne est court et, à sa mort, les in­trigues et les conflits renaissent. Plusieurs rois, en titre ou en fait, se succèdent. Boson, Charles-le-­Gros, Louis-l’Aveugle, Hugues d’Arles. Ce dernier cède ses droits à Conrad, roi de Bourgogne. Une période de près d’un siècle (947-1032) qui n’a pas laissé de traces particulières.

Cependant, depuis le début du IXème siècle, les Sarrasins étaient réapparus sur le littoral et, après divers pillages, ils s’étaient établis dans l’arrière-pays du golfe de Saint-Tropez, à La Garde-Freinet, d’où ils terrorisaient toute la région, jusqu’au Piémont et même en Suisse. C’est d’ailleurs leur incursion en Valais qui, suscitant contre eux une véritable croisade organisée par Guillaume, fils du roi Boson, fit que les Sarrasins furent définitive­ment chassés de Provence, au grand soulagement de la population.

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