k. Les crèches parlantes

 

Peu avant la Révolution française, Marseille vit apparaître et se développer des crèches parlantes qui firent les délices du petit peuple local, toujours prêt à s’extasier et à se moquer. Il s’agissait en fait de représentations théâtrales dont les personnages étaient de grands santons articulés, animés par des cordes, des rouages et mille autres inventions mécaniques, qui avaient d’ailleurs la particularité de s’user et de tomber en panne, donnant un côté burlesque à ce qui se voulait une évocation historico-religieuse. De la coulisse, des acteurs (souvent, une seule et même personne imitant des voix diverses) récitaient un texte mielleux ou satirique.

Les personnages étaient ceux de la crèche des santons, rois mages, animaux, artisans locaux. L’un des plus célèbres parmi les propriétaires de crèches parlantes, Laurent, y faisait apparaître éga­lement le pape et quelques évêques. Reflet du pouvoir que représentait alors l’Eglise, c’étaient le pape et sa suite qui recevaient les respectueux hommages de Jésus, Marie et Joseph! Puis, au siècle suivant, on vit apparaître dans les crèches parlantes Napoléon, des soldats français, des pro­cessions de pénitents et des locomotives à vapeur. En 1900, il n’y avait plus de crèches parlantes, ni à Marseille, ni à Aix.

Laissez un commentaire. Merci.