Calme total

Ici, à Bogotá, la semaine se termine dans un calme total. Ce dimanche, les Colombiens vont élire leurs municipalités et ces élections éclipsent quelque peu la situation des otages retenus à l’ambassade dominicaine. À l’intérieur de l’ambassade, rien de changé non plus. Le consul du Pérou, blessé au genou, n’a pas été libéré. Quand à notre ambassadeur, Jean Bourgeois, il entame, comme les autres otages, sa 12e journée de captivité. À l’ambassade de Suisse, renforcée au début de la semaine par un diplomate venu de Berne, une permanence a été établie, 24 heures sur 24.

Mais sur place, la Suisse, comme les 15 autres pays concernés, n’a pratiquement pas son mot à dire. Les initiatives et les décisions appartiennent au seul gouvernement colombien. La permanence à l’ambassade de Suisse permet donc surtout, lorsque les guérilleros l’y autorisent, d’attendre un éventuel appel de l’ambassadeur. C’est ainsi qu’il a pu parler pendant quelques minutes, vendredi, à son épouse.

Pour ce qui est de la situation en général, durant la semaine, le chef des guérilleros, le Comandante Uno, a fait savoir qu’il était prêt à attendre très longtemps. Le gouvernement aussi, semble-t-il. Après quelques jours de panique, le pouvoir s’est ressaisi et, d’une certaine manière, on a désormais l’impression que c’est le président colombien plus que le chef des guérilleros qui tient les choses en main.

Il n’empêche que, d’un côté comme de l’autre, on campe sur ses positions. Les militaires ont fait savoir au président que la libération des prisonniers réclamés par le M19 serait anticonstitutionnelle. De son côté, le M19 fait de cette libération le point essentiel de ses revendications.

Il faudra bien, à un moment donné, soit que le M19 cèdent, soit qu’il fixe un ultimatum pour la libération des 311 prisonniers. Il est vraisemblable qu’alors, le gouvernement restera inflexible. Que pourra faire le M19, sinon abattre un premier otage, en guise d’avertissement ?

Que se passera-t-il alors ? Ici, on pense que les militaires, qui ont pour l’instant accepté de ne pas attaquer l’ambassade, ne resteront pas inactifs dans une telle éventualité.

Mais tout cela, ce n’est sans doute pas pour demain. Les journalistes ont installé leur campement à proximité de l’ambassade et cherchent à tuer le temps.

 

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