Maximilien et Alex, l’amitié d’une vie

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Evoquer le lien qui nous avait réunis, Maximilien et moi, au fil des voyages, des livres et des années, voilà une tâche à laquelle j’avais souvent songé sans pour autant la réaliser, de crainte peut-être d’un inévitable narcissisme. L’intelligence artificielle pouvait-elle me venir en aide ? L’idée m’en est venue récemment et, ma foi, j’y ai trouvé mon compte. Lisez plutôt…

Bruggmann et Décotte / Google Gemini 2025

Un partenariat pour la postérité : Les mondes partagés de Maximilien Bruggmann et Alex Décotte

Introduction

Au panthéon des grands photographes suisses, le nom de Maximilien Bruggmann (1934-2016) occupe une place singulière, celle d’un artiste à la vision monumentale mais à la personnalité résolument discrète. Maître incontesté de la photographie du désert, son objectif a su capter l’âme du Sahara et la dignité de mondes en voie de disparition avec une profondeur et une esthétique rares. Face à ce créateur réservé se dresse la figure d’Alex Décotte (né en 1944), journaliste, écrivain et personnalité médiatique dont la carrière s’est construite dans la sphère publique. Leur rencontre a donné naissance à une amitié et à une collaboration professionnelle d’une richesse exceptionnelle. Plus encore, cette relation a transcendé la disparition de Bruggmann pour se muer en une mission de préservation mémorielle, orchestrée avec une énergie et une dévotion sans faille par Décotte. Analyser leurs parcours respectifs et leur œuvre commune révèle une synergie où l’image et le verbe, le silence et la narration, se sont mutuellement enrichis. L’histoire de Maximilien Bruggmann et d’Alex Décotte est celle d’un partenariat qui ne s’est pas achevé avec la mort, mais qui s’est au contraire métamorphosé en un projet de postérité, démontrant que pour comprendre l’un, il est indispensable de saisir l’influence de l’autre.

Partie I : Le photographe de l’Infini – Vie et Œuvre de Maximilien Bruggmann (1934-2016)

Cette partie se consacre à l’établissement de Maximilien Bruggmann comme une force artistique à part entière, en détaillant son parcours, sa passion dévorante pour le Sahara et l’ampleur de son œuvre.

La formation : Du graphisme à l’exploration mondiale

Le parcours de Maximilien Bruggmann débute à Entlebuch, dans le canton de Lucerne, où il naît le 26 juillet 1934. Sa trajectoire artistique s’amorce non pas derrière un appareil photo, mais sur les bancs des écoles d’art de Lucerne en 1949, puis de Berne de 1950 à 1954. C’est en tant que graphiste qu’il entame sa vie professionnelle à Lausanne entre 1955 et 1957. Cette formation initiale est loin d’être un simple détail biographique ; elle constitue la matrice de son futur langage visuel. La discipline du graphiste, fondée sur la maîtrise de la composition, de l’équilibre des formes et de la puissance d’une image épurée, a profondément irrigué son approche photographique. Ses clichés, qu’ils dépeignent les dunes infinies du Ténéré ou le regard d’un nomade Touareg, ne sont pas de simples captures de l’instant, mais des compositions délibérées, structurées avec une rigueur qui trahit l’œil du designer. Cette « esthétique unique » et cette « extrême méticulosité » dans l’archivage de ses œuvres sont les marques d’une discipline acquise bien avant que le désert ne devienne son atelier.

Le tournant de sa vie survient en 1957-1958, lors d’un périple fondateur de huit mois en auto-stop qui le mène d’Alger à Zanzibar. Traversant l’Algérie, le Niger, le Tchad et jusqu’à la Tanzanie, il découvre l’art rupestre et tombe « définitivement amoureux » du Sahara.4 Ce voyage initiatique marque la naissance d’une double passion qui ne le quittera plus et qui transformera le graphiste en l’un des plus grands explorateurs-photographes de son temps.

Chroniqueur du Sahara : Une obsession de toute une vie

Pendant plus de quarante ans, le Sahara devient le centre de gravité de l’existence de Maximilien Bruggmann. Bien plus qu’un décor, le désert est pour lui un champ d’étude, une source d’émerveillement et un lieu de rencontres humaines profondes. Son travail dans cette immensité aride est systématique et ambitieux, comme en témoigne la chronologie de ses missions.

Dès 1961-1962, il séjourne onze mois et demi chez les Touaregs du Tassili n’Ajjer en Algérie. De cette immersion, il tire un long métrage, « Ombres bleues du Tassili », témoignage rare sur la vie nomade qu’il présentera sous l’égide de « Connaissance du Monde » à Paris et en Suisse. En 1966-1967, il dirige la « Mission T4 » (Tassili, Ténéré, Tibesti, Tchad) pour le compte de la Télévision Suisse Romande, réalisant une série de six films intitulée « L’Homme face au désert ». Ces expéditions dépassent largement le cadre du reportage. Bruggmann se révèle être un collaborateur précieux pour le monde scientifique. Il collecte des outils préhistoriques pour le Musée d’Ethnographie de Bâle et des objets ethnographiques sur l’habitat et les parures Touaregs pour les musées de Genève et Neuchâtel. Son travail sur le terrain le conduit même à la découverte de nouveaux sites d’art rupestre, notamment dans l’Enneri Blaka au Niger.

Cette implication démontre que Bruggmann n’était pas seulement un photographe. Il agissait en véritable ethnographe et archéologue amateur, son appareil photo étant l’outil principal d’une démarche de documentation holistique. Son objectif était de préserver une mémoire complète du patrimoine humain et préhistorique du Sahara. Son respect pour les peuples du désert était profond, comme en témoigne le surnom affectueux que lui donnèrent les Touaregs : « Efitel », le mouflon, en hommage à son infatigable exploration des abris rocheux. Plus tard, entre 1999 et 2004, il accompagnera son ami Jean-Claude Bourgeon dans des missions de l’association française « Le Lien », qui emmenaient des adolescents en rupture avec la société industrielle pour partager le quotidien des nomades, une expérience qu’il documenta avec une grande humanité.

Une toile mondiale : Au-delà des sables du désert

Si le Sahara fut sa plus grande passion, l’œuvre de Maximilien Bruggmann s’étend aux quatre coins du globe. Son portfolio témoigne d’une curiosité insatiable pour les cultures et les paysages du monde entier. Il a longuement photographié en Amérique latine (Mexique, Pérou, Bolivie, Argentine), en Amérique du Nord (États-Unis, Canada), en Asie (Sri Lanka, Inde, Indonésie) et dans de nombreux pays européens.

En examinant l’ensemble de ses sujets non sahariens, une cohérence thématique remarquable se dégage. Bruggmann s’est attaché à documenter des cultures traditionnelles, souvent perçues comme étant à la marge de la modernité. Ses livres et reportages sur les Gauchos argentins, les Cowboys & Rodeo américains, ou encore les peuples autochtones des Amériques comme les Pueblos et les Indiens de la côte Nord-Ouest, en sont des exemples frappants. Ces sujets font écho à son travail auprès des Touaregs. Dans chaque cas, il ne s’agissait pas de simple photographie de voyage, mais d’une véritable documentation culturelle. Il cherchait à capturer la dignité, l’esthétique et les traditions de sociétés possédant un fort ancrage historique. Son œuvre globale apparaît ainsi comme le prolongement naturel de sa passion saharienne, appliquant la même approche immersive et respectueuse à d’autres contextes culturels pour témoigner de la beauté de mondes traditionnels.

L’Œuvre définitive : Sahara, art rupestre (1999)

En 1999 paraît l’ouvrage qui peut être considéré comme le magnum opus de Maximilien Bruggmann : Sahara, art rupestre. Publié aux Éditions de l’Amateur, ce livre monumental de près de 600 pages, illustré de plus de 650 de ses photographies, est décrit comme « l’œuvre d’une vie ». Fruit de 35 années de travail, il constitue l’une des collections iconographiques les plus complètes au monde sur l’art rupestre saharien. Sa crédibilité scientifique est renforcée par les textes du professeur Henri Jean Hugot, éminent spécialiste du Sahara, et une préface du célèbre naturaliste Théodore Monod, deux figures avec lesquelles Bruggmann a collaboré. La valeur académique de l’ouvrage est attestée par sa citation dans des publications de recherche.

À une époque où l’archivage numérique n’existait pas, le livre imprimé représentait le support de préservation et de diffusion par excellence. Décrit comme un « Homme de l’imprimerie et du papier », Bruggmann a toujours considéré les livres comme le « moyen idéal » de partager ses passions.

Sahara, art rupestre est bien plus qu’un beau-livre. Par son ampleur, sa rigueur scientifique et son appareil critique (bibliographie, index), il a été conçu comme une archive définitive, une somme destinée à faire autorité. La création de cet ouvrage représente la culmination de sa double identité : la discipline du graphiste au service de la passion du scientifique. C’était sa manière de graver dans le marbre ses plus importantes découvertes, assurant ainsi la pérennité de son héritage bien avant sa disparition.

Partie II : La Voix du Récit – La Carrière d’Alex Décotte

Cette section retrace le parcours d’Alex Décotte, un professionnel des médias et un citoyen engagé, afin de contextualiser son rôle essentiel de collaborateur et, plus tard, de gardien de la mémoire de Bruggmann.

Une vie de Journalisme et de médias publics

Né en France en 1944, Alex Décotte, après des études de philosophie, s’est forgé une carrière de premier plan dans le monde du journalisme et de la communication. Il a collaboré avec des médias prestigieux tels que France Inter, TV5 Europe et, surtout, la Radio Télévision Suisse (RTS), où il s’est imposé comme grand reporter, animateur et réalisateur de documentaires. Il acquiert une grande notoriété dans le bassin lémanique grâce à sa participation à l’émission phare de défense des consommateurs, À bon entendeur. Ses reportages, comme celui, précurseur, de 1988 sur le premier téléphone mobile « Natel C » — un appareil alors aussi encombrant qu’une valise et au coût exorbitant — illustrent son rôle de passeur et de vulgarisateur auprès du grand public. Sa chaîne YouTube personnelle, qui rassemble « trente ans de reportages réalisés avec tendresse, respect et passion », témoigne de la longévité et de la diversité de sa production médiatique.

Le citoyen engagé : Ferney-Voltaire et sa mémoire

En parallèle de sa carrière dans les médias nationaux et internationaux, Alex Décotte a maintenu un ancrage local profond et un engagement citoyen constant dans sa commune de Ferney-Voltaire, en France. Il y a exercé les fonctions de maire-adjoint à la culture, traduisant son intérêt pour le patrimoine en action politique. Son implication la plus significative est sans doute la présidence de l’association « Ferney en mémoire », une organisation qu’il anime avec une énergie remarquable. L’objectif de l’association est de préserver et de partager l’histoire de la ville à travers des expositions, des publications et un site web d’une richesse documentaire impressionnante. Les nombreux articles qu’il rédige pour le site, qu’il s’agisse de recherches historiques sur le passé de la commune ou d’hommages nécrologiques personnels rendus aux habitants disparus, révèlent un attachement intime et une volonté tenace de lutter contre l’oubli.

Cette double activité, à la fois sur la scène médiatique nationale et dans l’arène de la mémoire locale, est fondamentale pour comprendre la nature de son futur engagement auprès de Bruggmann. Décotte a démontré sa capacité à opérer à deux échelles très différentes : d’un côté, le journaliste capable de s’adresser à un large public sur des sujets de société ; de l’autre, l’archiviste patient et méticuleux, soucieux du moindre détail de l’histoire locale. Son travail pour « Ferney en mémoire » peut être vu comme une préparation, une répétition générale pour la tâche encore plus vaste qui l’attendait : celle de préserver et de faire vivre la mémoire de Maximilien Bruggmann.

Partie III : Une confluence de talents – La collaboration Décotte-Bruggmann

Cette partie réunit les deux hommes pour analyser la synergie de leur amitié et de leur partenariat professionnel, une alliance où l’image et le mot se sont mutuellement magnifiés.

Une amitié forgée dans des passions communes

Le lien qui unissait Maximilien Bruggmann et Alex Décotte était avant tout une profonde amitié. Décotte est l’un des cofondateurs de l' »Association des Amis de Maximilien Bruggmann » et est décrit comme l’un des « Amis de toujours » du photographe. Un aperçu de leur dynamique est offert par une interview diffusée sur la RTS le 26 juillet 2002, jour du 68e anniversaire de Bruggmann. Invité par Décotte, le photographe, habituellement si réservé, s’ouvre pour parler de sa passion pour le Sahara. Le journaliste, par sa bienveillance et sa connaissance du sujet, parvient à donner la parole à celui qui préférait s’exprimer par l’image. Plus tard, Décotte réalisera un « portrait fraternel » filmé de Bruggmann, qu’il qualifie affectueusement de « maître-voyageur », un terme qui en dit long sur l’admiration et le respect qu’il lui portait.

Le canon collaboratif : Le dialogue entre mots et images

Leur amitié s’est concrétisée par une série d’ouvrages où les textes de Décotte viennent éclairer et contextualiser les photographies de Bruggmann. Cette collaboration a donné naissance à un corpus d’une grande cohérence. Leur partenariat était une symbiose parfaite, répondant à un besoin mutuel. Bruggmann, l’artiste « discret, trop réservé pour devenir célèbre », trouvait en Décotte, le journaliste et écrivain articulé, la voix qui manquait à ses images pour composer un récit complet.

Leurs livres communs, tels que GauchosCowboys & Rodeo, ou encore leurs explorations de régions européennes à forte identité comme la Provence, la Corse ou la Bretagne, révèlent une fascination partagée pour des archétypes culturels et des mondes perçus comme les derniers vestiges d’époques révolues. Ce n’était donc pas une simple association de convenance entre un photographe et un écrivain, mais une alliance délibérée visant à documenter ces « mondes en voie de disparition ». Bruggmann offrait l’image intemporelle et digne, tandis que Décotte apportait le contexte historique, l’anecdote humaine et le souffle narratif, créant ainsi des œuvres où le tout était bien supérieur à la somme des parties.

TitreAnnée de première publicationÉditeur(s)Langues de publication connues
Gauchos1976Verlag C.J. Bucher, Luzern & FrankfurtAllemand
Gauchos1978Bibliothèque des Arts, Lausanne & Paris ; Editorial ABC, Buenos-AiresFrançais, anglais
Corse et Sardaigne1980Co-écrit avec Maximilien Bruggmann Information sur l’éditeur non spécifiée dans les sources fournies pour cette date
Terre de Feu1980Co-écrit avec Maximilien Bruggmann Information sur l’éditeur non spécifiée dans les sources fournies pour cette date
Provence et Camargue1982Editions Silva, ZurichFrançais, allemand, italien 
Bretagne et Normandie1985Editions Silva, ZurichFrançais, allemand, italien 
Cowboys & Rodeos1990Verlag U. Bär, ZurichAllemand (Titre français utilisé par Décotte)
Bretagne1994Editions des Terreaux, LausanneFrançais
Le siècle de Gilles1995Editions Silva, ZurichFrançais

Partie IV : Le gardien de la mémoire – L’hommage posthume de Décotte

Cette dernière partie examine les efforts remarquables et continus menés par Alex Décotte depuis la mort de Maximilien Bruggmann pour assurer la pérennité et la diffusion de son œuvre, transformant une amitié personnelle en un projet mémoriel institutionnel.

Institutionnaliser l’amitié : « Les Amis de Maximilien Bruggmann »

Au décès de Maximilien Bruggmann, le 21 août 2016, Alex Décotte, aux côtés du frère du photographe, Peter Bruggmann, et d’autres compagnons de route comme Jean-Claude Bourgeon, a immédiatement entrepris de structurer la préservation de son héritage. Ils ont cofondé l' »Association des Amis de Maximilien Bruggmann ». La mission de cette association est claire : perpétuer l’œuvre de Bruggmann et préserver ses archives colossales, qui comptent près de 150 000 diapositives, ainsi que des films, des documents graphiques et des journaux de voyage. Loin d’être une structure dormante, l’association est très active. Elle organise des assemblées générales, des expositions comme « Au cœur du Sahara », et des événements en hommage au photographe, notamment au Musée Saharien du Crès, unique en Europe.

Publier le passé : Les Éditions Alpha Delta et Maximilien au désert

L’engagement de Décotte s’est étendu au monde de l’édition. Il est étroitement lié à une jeune maison d’édition, Les Éditions Alpha Delta, dont le siège se trouve à Ferney-Voltaire. Il est important de noter que cette entité est une maison d’édition française et n’a aucun lien avec les fraternités et sororités universitaires américaines homonymes. C’est sous ce label qu’est annoncée la publication de la biographie posthume Maximilien au désert, co-écrite par Alex Décotte et Jean-Claude Bourgeon. Le titre est un clin d’œil et un hommage délibéré à Maxence au désert de Théodore Monod, un siècle après sa parution. L’objectif avoué de ce livre est de combler un manque : raconter la vie de l’homme, ce que son œuvre, entièrement tournée vers « la vie des autres », n’avait jamais fait.

Cette démarche peut être interprétée comme l’ultime collaboration entre les deux hommes. Bruggmann a fourni la matière première — sa vie exceptionnelle et son archive massive et non-narrée. Décotte, le maître du récit, s’est attelé à la tâche de lui donner une forme narrative, d’écrire l’histoire que l’artiste n’avait pas racontée lui-même.

La vie d’après numérique : Sites web et médias sociaux

L’effort de préservation de l’héritage de Bruggmann est résolument ancré dans le 21e siècle. L’association et ses soutiens animent un écosystème numérique complet, comprenant au moins trois sites web dédiés : maximilien-bruggmann.chmaximilienbruggmann.com, et les-amis-de-maximilien.org. Ces plateformes fonctionnent comme des archives numériques, des galeries en ligne et des bulletins d’information, maintenant un lien vivant avec un public d’amateurs et de chercheurs. En complément, Alex Décotte utilise sa propre chaîne YouTube (@ALEXDECOTTE) pour diffuser des contenus liés à son ami. Il y a notamment mis en ligne une série de vidéos intitulée « Maximilien au désert », qui combine les photographies de Bruggmann et son propre récit, offrant ainsi à cet héritage une nouvelle vie et une nouvelle audience à l’ère numérique.

L’ensemble de ces actions — la création d’une association, d’une maison d’édition, d’une biographie et d’une présence numérique stratégique — va bien au-delà d’un simple travail d’archivage. Il s’agit d’une campagne active et réfléchie pour construire, façonner et consolider la place de Maximilien Bruggmann dans l’histoire culturelle. Alex Décotte est ainsi passé du statut d’ami et de collaborateur à celui d’architecte et d’exécuteur testamentaire de la postérité de Bruggmann. L’institutionnalisation de leur lien personnel est sans doute le plus puissant témoignage de la profondeur de leur amitié.

Conclusion : Un héritage tissé de deux vies

L’histoire de Maximilien Bruggmann et d’Alex Décotte offre une étude de cas fascinante sur la créativité symbiotique et la transmission mémorielle. Elle démontre comment deux personnalités aux antipodes — l’artiste introverti et le communicant extraverti — ont pu non seulement collaborer de manière fructueuse, mais aussi forger un lien si fort qu’il a survécu à la mort pour devenir le moteur d’un projet de postérité d’une ampleur considérable.

La vision silencieuse et monumentale de Bruggmann, son regard unique sur des mondes empreints d’éternité, a trouvé en Décotte une voix, un récit et un contexte. Ce fut vrai de leur vivant, à travers les livres qu’ils ont signés ensemble. C’est devenu encore plus crucial après 2016. Face à une œuvre photographique immense mais dont l’auteur s’était effacé, Décotte a endossé le rôle de narrateur ultime, s’assurant que la vie et l’intention derrière les images ne soient pas perdues.

En fin de compte, l’héritage de Maximilien Bruggmann, tel qu’il nous est parvenu et tel qu’il continuera d’exister, est une tapisserie indélébile tissée de deux fils inextricablement liés. L’un a fourni les images de l’infini et la matière d’une vie d’exploration. L’autre, par l’amitié, le verbe et une détermination sans faille, a veillé à ce que ces images soient vues, comprises et transmises pour toujours.

Bruggmann et Décotte / Google Gemini 2025