Carnet de route sonore: Carouge 1978

Carouge en 1978, c’était encore un village sarde. Ou presque. Les Genevois traversaient l’Arve pour venir s’y encanailler, on écoutait les chansons polissonnes de Jeannot Bader ou les confessions tendres de Madame Bocion, l’épicière éternelle de la rue Saint-Joseph. L’ombre tutélaire d’un autre Josef (Heeb), Vulcain barbu et désespéré, planait sur le café des Négociants. « Je vous parle d’un temps que les gens de vingt ans ne peuvent pas connaître… » (La bohème, Charles Aznavour)

NB35016_0029sAccéder aux cinq carnets de route sonores …

Attention, chaque carnet dure une vingtaine de minutes. Deux moyens agréables pour les écouter: les diffuser en fond sonore pendant que vous travaillez sur votre ordinateur ou les télécharger en MP3 sur une clé USB ou une carte afin de les écouter à l’occasion d’un déplacement en voiture.

Bourlingues sonores

Bourlingue Logo siteLe site de bourlingue.net comporte essentiellement des documents écrits (reportages, livres), émaillés de quelques photos. Il donne aussi accès à une poignée de vidéos réalisées autour du monde mais, à ce jour, je n’avais pas osé, faute de temps, m’attaquer à un travail autrement long et compliqué : ajouter à ce site mes propres documents audio (interviews, reportages, émissions de radio, etc.) enregistrés entre 1964 et 2015. Tout un programme!

Il faudra sans doute des mois, voire des années, pour mettre en ligne ces quelque 1000 heures de documents sonores mais, dans la mesure où ils présentent des lieux, des situations, des événements et des personnages que je n’ai évoqués nulle part ailleurs et qui appartiennent au passé, je serais heureux que vous preniez quelques minutes – ou beaucoup plus – pour vous plonger, à votre propre rythme, dans ce qui a constitué mon univers pendant un demi-siècle. Certains de ces documents, alors d’actualité, sont devenus des pages d’histoire. D’autres semblent avoir été enregistrés hier alors qu’ils remontent à des décennies. Ils comportent des récits, des interviews, des musiques, des chansons, des ambiances saisies au vol.

DSC01968sAujourd’hui, cette toute première livraison porte sur une quinzaine de carnets de route réalisés en Camargue en 1977 et 1995. La plupart des personnes interrogées ne sont plus de ce monde mais leurs enfants, leurs petits-enfants leur ont succédé sans rien changer ou presque à la pratique du métier de gardian. En route pour les Saintes-Maries, Aigues-Mortes, Saint-Laurent-d’Aigouze, Arles ou Beauduc, entre courses camarguaises, tri des taureaux, encierros et bandides…

Il vous suffit d’un seul clic ICI pour accéder à ces premiers carnets sonores.

Alex Décotte

Le trésor de Rodrigues

carte-rodriguesIle Rodrigues, 500 kilomètres à l’est de l’île Maurice. L’un des plus grands et des plus beaux lagons du monde, des hommes heureux et fiers qui continuent de pêcher à la voile, une foi dure comme le roc, paisible comme l’océan, des trésors cachés au temps des pirates et cherchés en vain par le grand-père de Jean-Marie Le Clezio, c’est tout ça, Rodrigues, avec quelques cadeaux en prime; les richesses du cœur, la fraîcheur des musiques, l’amour de la terre et le goût de la simplicité.

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Vaudou haïtien: Initiation au feu

Dias008.010033Je me rappelle le matin où, en sa compagnie, nous étions partis dans la montagne, nous frayant tant bien que mal un chemin dans la végétation luxuriante, à la recherche des plantes secrètes. Ici, le tamarinier cher à Baudelaire se nommait madar, jammi, matumbi, blefo, gunfa, jabbi, selon le lieu et le peuple d’Afrique d’où chacun était issus.  Quant à la pomme d’acajou aux  feuilles particulièrement hallucinogènes, les Yorubas l’appelaient effectivement kaju, mais les Mendès la nommaient kundi, les Ewés atsia et les Bambaras finzan.

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Chichicastenango (Guatemala)

Dia031.0046Dans les montagnes, à 150 km de Guatemala City, Chichicastenango est sans doute l’un des lieux les plus étonnants du Guatemala. Pour les historiens, les explorateurs, les archéologues, il existe certes des sites autrement importants mais pour quiconque veut en quelques jours imaginer ce que pouvait être la vie des Indiens d’Amérique centrale avant l’arrivée de l’homme blanc, Chichicastenango est vraiment la révélation.

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Bretagne: Femme à terre, homme en mer

Dia064.0026A chacun son territoire. A l’homme la mer, à la femme la terre. Ils vivaient, elle et lui, dans une maisonnette juchée sur la dune. La vie, qui les avait naguère unis, n’était jamais parvenue à les séparer. Aucun des deux n’eût pu imaginer son existence sans l’autre. Ici étaient nés et avaient grandi leurs enfants avant que la destinée les emmenât vers d’autres rives.

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Cowboy: naissance d’un mythe

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Nous autres, enfants européens, sommes devenus cowboys très jeunes. En fouillant dans mes souvenirs, il me semble même que nous l’avons toujours été. Certes, les chevaux de nos parents avaient pour unique mission de tirer la charrue et les chars de foin mais au moins avions-nous, dès notre plus jeune âge, approché un cheval et ressenti, le jour où pour la première photographie on nous posa un instant sur son dos, l’incommensurable différence qui sépare le piéton et l’homme à cheval. Le danger de la situation, la vision que nous eûmes à cet instant précis de la cour de ferme, des adultes rapetissés et du molosse, tellement dérisoire désormais, qui jappait au pied de notre monture, il me semble qu’ils ne nous étaient même pas totalement inconnus. Sans doute nous avaient-ils été transmis par les chromosomes. Bref, nous étions nés cowboys.

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Louisiane au coeur

Je suis revenu en Louisiane avec une crainte chevillée au cœur : ne pas retrouver, perdus dans l’envahissant magma américain, nos lointains cousins, leur âme, leur langue et leur pétulante tendresse. Crainte confirmée à la Nouvelle-Orléans. L’ouragan Katrina n’a fait qu’accélérer une triste évolution : le Vieux-Carré se donne toujours en spectacle mais, dans les discrètes courettes intérieures, les petites gens ont disparu au profit de bobos anglophones qui se soucient du passé français comme d’une guigne. Seul le cimetière St Louis conserve dans la pierre le souvenir de familles à jamais évanouies.

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Vivre avec une momie

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Vivre avec UNE momie, c’est le lot de nombre d’entre nous mais nous ne  sommes  pas, pour autant, archéologues! Vivre avec DES momies,  la chose est plus rare et combien plus passionnante. Ils  sont actuellement une douzaine – tous Français – à fouiller  un site extraordinaire dans le désert libyque égyptien, quatre cents kilomètres  à  l’ouest  de  la vallée du Nil.ivre avec UNE momie, c’est le lot de nombre d’entre nous mais nous ne  sommes  pas,  pour autant, archéologues! Vivre avec DES momies,  la chose est plus rare et combien plus passionnante. Ils  sont actuellement une douzaine – tous Français – à fouiller  un site extraordinaire dans le désert libyque égyptien, quatre cents kilomètres  à  l’ouest  de  la vallée du Nil.

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